Dans le bidonville de Zapallal, dans la banlieue de Lima au Pérou, une centaine d'enfants, âgés de trois à huit ans, prennent chaque jour le chemin de l'école grâce à Norma. Ils habitent dans des maisons faites de bric et de broc, vivent sans électricité et sans eau courante pour la majorité d'entre eux, mais apprennent à dessiner, lire, écrire, parler dans des classes qui sentent encore la peinture fraîche.
Après une vingtaine d'années passées à enseigner l'histoire-géo dans un collège de Lima, Norma s'allie avec une collègue et amie d'enfance pour améliorer l'éducation scolaire des enfants de Zapallal. Ce " quartier " du district de Puente Piedra s'est retrouvé débordé par l'exode rural des années 80.
Le bidonville compte aujourd'hui plus de 25 000 habitants, et la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté. Des écoles publiques qui étouffent sous le poids du nombre, et des écoles privées inabordables pour les familles des bidonvilles : une école alternative devait être inventée pour " faire accéder ces jeunes à la culture, leur donner envie d'apprendre et les sensibiliser aux dangers des drogues ou de la prostitution " raconte Norma.
Résultat : naissance de " Mi Otro Mundo "- association à but non lucratif- en 2006, avec l'ouverture de trois classes de maternelle, construites grâce aux dons mais autonomes dans leur fonctionnement. Depuis, deux classes supplémentaires ont ouvert, neuf emplois ont été créés, et d'ici à la rentrée de mars 2010, trois classes viendront grossir les effectifs.
" Beaucoup de jeunes parents travaillent dur à Zapallal, dans l'espoir de devenir propriétaires de leur maison, ils nous confient la mission d'éduquer leurs enfants, parce qu'ils n'en ont pas le temps ", explique Norma.
Pour 15 euros par mois, chacun des 79 enfants scolarisés dans l'institution passe cinq heures en classe tous les jours et peut participer à des ateliers de danse, théâtre ou peinture l'après-midi : " toute l'action de l'association est dirigée vers l'enseignement de valeurs telles que le respect, la solidarité, la justice, l'amour, et vers une éducation démocratique suscitant l'ouverture d'esprit et la créativité. "
En toile de fond transpire la nécessité de transmettre une culture et l'envie d'apprendre pour faire sortir ces enfants de la pauvreté.
La route sera longue pour atteindre les objectifs que Norma a fixés pour Mi Otro Mundo : " Nous voulons accompagner les enfants tout au long de leur scolarité, de la maternelle jusqu'à la fin du secondaire, et mettre à disposition de la communauté des infrastructures sportives, un amphithéâtre et une bibliothèque. "
L'association n'a pas pour but de creuser un fossé entre les enfants et leurs parents mais au contraire d'intégrer toujours ceux-ci dans les enseignements et loisirs de ceux-là.
L'école met ainsi sur pieds des projets écologiques transversaux visant à éduquer la population de Zapallal et améliorer les conditions de vie des familles : " La thématique des ordures ménagères nous touche beaucoup car le quartier dispose de peu d'infrastructures dans ce domaine. Il y a là clairement un manque d'éducation ".
Mi Otro Mundo a donc lancé le projet " Ecosilo " pour répondre à ces deux problèmes. " Nous avons montré l'exemple en installant deux poubelles devant l'école, une pour les déchets organiques (l'écosilo, silo en béton enfoncé dans le sol) et une autre pour les déchets inorganiques. Grâce à l'Ecosilo, nous récupérons de l'engrais pour entretenir le jardin de l'école. Désormais nous faisons la promotion de cette solution au sein de la communauté et lui apprenons à trier les déchets. Plus de 20 familles de la zone ont adopté ce système. "
" Nous comptons neuf employés rémunérés, enseignantes et personnes chargées de l'entretien ou de l'encadrement. Des bénévoles français viennent prêter main forte lors de missions de trois à six mois. Afin de garantir notre indépendance financière, la scolarité est payante (60 soles par mois : 15 euros) et chaque parent est tenu de s'en acquitter. Cet argent sert donc à financer notre fonctionnement mais également à responsabiliser les parents.
Pour les plus démunis, nous pratiquons également une politique de demi-tarif, en contre partie de services rendus (jardinage, ménage, peinture...). "
L'école entretient un rapport permanent avec la France, puisque Mi Otro Mundo dispose d'une antenne dans le Nord, responsable de la coordination du développement du projet et qui a donc pour but de récolter, superviser et contrôler l'utilisation des fonds étrangers destinés aux constructions.
La structure simple et efficace de l'association rend la mission de bénévolat accessible à toute personne motivée : " Nous apprécions beaucoup la venue de jeunes volontaires pleins de créativité et d'idées. Les ateliers qu'ils animent sont un atout important pour notre projet. Depuis 3 ans, nous avons accueilli une dizaine de bénévoles et organisé des ateliers dans divers domaines artistiques comme la musique, la photographie, la peinture, le théâtre, mais aussi de cuisine ou de football... Bien entendu, nous sommes en recherche perpétuelle de donations afin de poursuivre notre développement, et de pouvoir financer nos constructions futures. "
Vous pouvez envoyer un chèque à l'ordre de " Mi Otro Mundo France " :
46 Rue des Duriez
59420 Mouvaux
France
Ou faire un virement :
Banque : 30027
Guichet : 17031
N° de compte : 00078854501
Clé : 77
IBAN : FR76 3002 7170 3100 0788 5450 177
BIC : CMCIFR2E