Les femmes colombiennes ont donc lancé la « grève des jambes serrées », comme elles l'avaient déjà fait dans les années 90, lorsqu'elles souhaitaient que les guérilleros négocient avec le gouvernement, ou encore il y a 5 ans, pour empêcher une guerre de la drogue.
Après l'Espagne, l'Ouganda et le Kenya, où là aussi les femmes ont récemment choisi la grève du sexe pour résoudre des problèmes locaux, assiste-t-on à un engouement soudain pour « Lysistrata », la pièce d'Aristophane où l'Athénienne convainc les femmes des cités grecques d'entamer une grève du sexe pour faire cesser la guerre ? Ou bien est-ce une nouvelle tendance où le langage du corps remplace celui des mots et où notre jouissance est mise de côté pour des raisons sociales ? Va-t-on dorénavant décider d'avoir des relations sexuelles avec notre partenaire selon qu'il aura fait sa part des tâches ménagères ou de l'éducation des enfants ?
Si tel était le cas, il faudrait peut-être revoir la méthode et proposer aux hommes de faire l'amour longuement, en prenant ensemble tout le temps nécessaire pour que les deux parties soient comblées, de sorte que, détendus, ils réparent la route avec allégresse, et que nous soyons, nous aussi, dans l'euphorie post-coïtale et évitions de nous punir pour des désordres dont nous ne sommes pas responsables.
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