
"Tu ne sais même pas jouer !"
A l'instar de bien des consoeurs comédiennes dans la sphère hollywoodienne, Alexandra Daddario est trop souvent réduite à son statut de sex symbol phénoménal. Son physique de mannequin, correspondant aux diktats de beauté et aux standards esthétiques imposés par le patriarcat, et la manière souvent glamour dont elle met en scène son corps et sa sensualité dans les fictions où elle évolue.
Pour la plupart de ces fictions, des séries, et pas des moindres, de True Detective à White Lotus. Alexandra Daddario n'échappe jamais à un show culte, preuve d'un certain flair artistique de sa part. Pourtant, des haters doutent encore de son talent.

L'actrice a enfin décidé de répondre aux critiques les plus virulentes avec fracas. En retour, relate Variety, elle tacle : "Je ne suis pas une mauvaise actrice, j’ai juste fait des projets qui ne me mettent pas en valeur comme je devrais l’être. D’accord ?"
"La réalisation et l’écriture sont tout dans une oeuvre artistique. Parfois, je suis mal éclairée, mais je ne suis pas une mauvaise actrice du tout. J'ai J’ai obtenu une nomination aux Emmy Awards. Comment pensez-vous que j’ai fait ça ?"
Mais derrière le clash, s'esquisse un vrai sujet de société.

Trop sexy pour être talentueuse ?
C'est l'interrogation absurde que semblent propager les fans. Et cette assertion fait écho à bien d'autres sensations du cinéma et de l'univers sériel. Impossible ainsi de ne pas penser aux critiques tout aussi sexistes dont souffre sa consoeur actrice, révélation d'une autre série à succès, Euphoria, et également présente dans The White Lotus : la phénoménale Sydney Sweeney bien sûr...

On se rappelle à ce titre des mots très sévères de la productrice Carol Baum à l'égard de celle qui ces dernières années s'est révélée en tant qu'actrice très éclectique, mais aussi productrice influente : "Je ne comprends pas Sydney Sweeney..."
"J'ai regardé dans l'avion l'un de ses films, 'Tout sauf toi' avec Glen Powell, tout simplement parce que voulais savoir pourquoi tout le monde parle d'elle. Et il faut m'expliquer ! Non seulement elle n'est pas jolie, mais elle ne sait pas jouer".
La principale concernée s'en est attristée : "C’est très décourageant de voir des femmes rabaisser d’autres femmes", a réagi Sydney Sweeney. "Surtout quand des femmes qui réussissent dans d’autres domaines de leur industrie voient des jeunes talents travailler très dur. Il y a des femmes qui travaillent dans l’espoir de réaliser leurs rêves, et d'autres qui s'exercent à dénigrer et discréditer tout ce qu’elles ont fait"

"Dans toute cette industrie, tout le monde dit que « les femmes donnent du pouvoir aux autres femmes ». Rien de tout cela n’est vrai. Tout cela est faux et sert de couverture à toutes les autres conneries qu’elles disent dans le dos de tout le monde !"
Ce manque de sororité, il est évident.
Alexandra Daddario le démontre, il s'envisage d'autant plus dès qu'il est question de sex symbol influents ou bien plus largement de célébrités féminines correspondant aux standards de beauté, qui assument leur sensualité, et leur sexualité, quitte à être hyper sexualisées. On pense naturellement aux critiques féminines virulentes dont fait l'objet "EmRata", la mannequin la plus populaire au monde.
Qualifiée de "mauvaise féministe" (on vous en parle longuement ici) comme d'autres sont qualifiées de "mauvaises actrices". Alexandra Daddario va encore devoir semble-t-il multiplier les partitions remarquées pour contenter le plus grand nombre...