Vous pensiez que votre histoire était finie, morte et enterrée. Mais voilà qu'il revient vous "hanter". Et pas à coups de SMS ou d'appels téléphoniques, mais de manière beaucoup plus insidieuse. Sans jamais s'adresser directement à vous, il vous fait savoir qu'il est là, comme un esprit flottant dans une pièce. Ce scénario aux allures paranormales a même un nom : le "haunting" ou, en français "le fait de hanter".
Le "haunter" n'erre pas dans un grand manoir vide et poussiéreux, mais sur le net. Son lieu de prédilection ? Les réseaux sociaux. Une mention "j'aime" sur les photos de vos dernières vacances que vous venez de poster sur votre compte Facebook, un émoji sur l'une de vos publications Instagram... Vu sous cet angle, il faut bien admettre que le terme "hanter" est parfaitement choisi. Ce phénomène est en quelque sorte l'inverse du "ghosting", cette pratique cruelle qui vise à éliminer une personne de sa vie virtuelle.
Sauf que le "haunting" se révèle encore plus sournois, puisqu'en agissant ainsi, celui qui le pratique vous empêche de l'oublier. Difficile dans ce contexte de passer à autre chose. "Hanter, c'est regarder sa story sur Instagram, apparaître volontairement dans la liste de ses spectateurs mais garder ce statut semi-passif de fantôme du passé", explique aux Inrocks Ariane Picoche, co-réalisatrice d'ASV STP, un webdocumentaire sur les sites de rencontres en ligne.
En définitive, le haunting et le ghosting ont deux points communs : jouer sur l'absence de dialogue (de manière plus ou moins violente) et utiliser la toile comme terrain de jeu. Et dans ces deux cas précis, une question se pose : comment y faire face ? Si la personne vous élimine de sa vie virtuelle, faites-en autant. Supprimez son compte Twitter, bloquez-le sur Facebook et sur Instagram, s'il ne l'a déjà pas fait avant. Cela vous évitera de tomber dans l'obsession et de devenir le "haunter" à votre tour.
Dans le cas du haunting, demandez-vous surtout pourquoi votre ex agit ainsi et dans quelles proportions. Est-ce vraiment la peine de se rendre malade pour un ou deux malheureux likes ? Prenez du recul et essayez d'adopter un point de vue objectif en vous concentrant sur la personnalité du potentiel "haunter". Si vous avez établi avant même que vous ayez rompu que c'est un égoïste, voire un pervers narcissique, alors vous avez toutes les raisons de le "ghoster" pour vous protéger de cette attitude toxique.
Mais sachez également que s'il n'entre pas dans cette catégorie, cela peut simplement traduire une difficulté de sa part à vous oublier. "Regarder en arrière permet de comprendre les sentiments complexes que l'on ressent pour des personnes auxquelles nous tenons", explique le Dr Jennifer Freeder à Bustle.
Selon la psychiatre Suzana E. Flores, auteur d'un ouvrage sur l'impact de Facebook sur les relations amoureuses, 70% des utilisateurs continuent à consulter le compte Facebook de leur ex. On parie que vous-même avez déjà été tentée plus d'une fois. Rassurez-vous, cela ne vous fait pas une "haunter" pour autant. A fortiori si vous agissez discrètement, c'est-à-dire en évitant soigneusement de laisser un emoji ou de liker un post sur le compte de la personne que vous épiez.
En conclusion, à vous de voir si le "haunter" mérite cette étiquette et s'il est nécessaire ou non de le "ghoster" pour vous en libérer. Gardez en tête que si la rupture est toute fraîche, peut-être que la personne arrêtera d'elle-même.