Parfois, les mots peuvent frapper aussi forts que les coups. Et de la même manière que les violences physiques, les violences verbales adressées à l'encontre des enfants peuvent laisser des séquelles... jusqu'à l'âge adulte. Voici le message d'une nouvelle campagne vidéo choc lancée par L'Observatoire de la violence éducative ordinaire et le comité StopVEO. Ce clip vise à sensibiliser les parents sur l'importance des mots qu'ils choisissent pour s'adresser à leurs enfants.
Dans la vidéo, plusieurs adultes prononcent des phrases très violentes telles que : "Tu n'es qu'une moins que rien", "Mais qu'ai-je fait pour mériter un fils pareil" ou encore "Si j'avais su, je n'aurais pas fait d'enfants". La campagne s'achève par un message qui s'adresse directement aux parents : "Certaines phrases entendues dans notre enfance peuvent blesser toute la vie. Ne prononçons pas les phrases qui font mal. Eduquons nos enfants sans violence."
Ce court film est la première campagne nationale visant à sensibiliser sur l'impact traumatisant des mots et les séquelles psychologiques qu'ils peuvent laisser sur les enfants. "Cette campagne cherche avant tout à nous faire réfléchir sur nos pratiques éducatives. Nous voulons créer une véritable prise de conscience sur le fait que les violences éducatives ordinaires envers l'enfant, pratiquées par de nombreux parents et tolérées par la société, qu'elles soient d'ordre psychologiques ou physiques, peuvent avoir des conséquences sur son développement, sur sa confiance en lui et compromettre son avenir", précisent les deux associations dans le communiqué.
La campagne, qui met en garde contre tous ces mots que les parents peuvent un jour prononcer sous l'effet de la colère, alerte sans culpabiliser. Le problème, c'est que même si les parents ne pensent pas ce qu'ils disent, l'enfant, lui, les prend aux mots. "Ne mets pas ce tee-shirt, il va te faire des gros bras", dit par exemple l'une des femmes dans la vidéo. L'impact de ce conseil "avisé" d'une mère qui se veut bienveillante peut produire tout l'effet inverse. Pour élever une fille bien dans son corps, l'une des règles d'or consiste en effet à ne jamais aborder le sujet de manière négative, même en partant du postulat que "c'est pour son bien".
Cette vidéo est d'autant plus forte qu'elle s'appuie sur le témoignage de cinq adultes qui livrent la phrase prononcée un jour par l'un de leurs parents et qui les a marqués à vie. Diffusée à la télévision à partir du 15 septembre, elle sera accompagnée d'un dispositif d'information et d'accompagnement aux parents disponible sur le site de l'OVEO et de Stop VEO.
L'initiative s'inscrit dans le cadre de la Journée Internationale des droits de l'enfant, qui aura lieu le 20 novembre.