"Je ne me reconnais pas dans les mots ou les gestes qui me sont attribués". Le mois dernier, une enquête menée par le média féministe Cheek Magazine (en collaboration avec Médiapart) rapportait de la voix de six femmes de nombreuses accusations d'agressions sexuelles et d'attitudes "déplacées" de la part d'Edouard Baer. Mais également, des faits de harcèlement, qui se seraient étalés de 2013 à 2021.
Le comédien et metteur en scène lui-même avait réagi : "Je ne peux qu'exprimer mes regrets que mon comportement ait mis mal à l'aise ou blessé ces femmes. Je n'ai pas eu l'intelligence de le percevoir. J'en suis profondément désolé". Une affaire qui a suscité beaucoup de réactions.
Dont celle de sa consoeur et amie, Sandrine Kiberlain...
Interrogée à ce sujet dans La Tribune Dimanche, la comédienne Césarisée a dit : "Je trouve super que les langues se délient, c'est un miracle pour nos filles, pour nous. Je me sens évidemment très concernée, reconnaissante envers les femmes qui ont le courage de témoigner. C'est une chance".
Sandrine Kiberlain a donc souhaité soutenir le mouvement #MeToo. Celle qui en trente ans de carrière fut dirigée sous le regard de bien des femmes cinéastes (Laetitia Masson, Jeanne Labrune, Nicole Garcia, Jeanne Herry, la regrettée Sophie Fillières) ne remet pas en doute la crédibilité des victimes présumées.
Mais elle tient cependant à dédier quelques mots à Edouard Baer, qu'elle connaît bien : "J'aime trop Édouard pour le réduire à ce dont on l'accuse. Et même en parler, je trouve que c'est y accorder trop d'importance. Il a très bien su s'excuser lui-même, ce qu'il a dit est très parlant, il est intelligent".
"Ma candidature", le nouveau spectacle du comédien et metteur en scène, a vu ses représentations au Théâtre Antoine être annulées. Ses représentations en dehors de la capitale se sont cependant poursuivies. A Romans-sur-Isère le 24 mai dernier par exemple, en Suisse le 28 mai, à Roubaix le 2 juin puis à Antibes les 14 et 15 juin. A Laurent Delahousse sur France 2, le comédien s'était exprimé il y a peu sur le mouvement #MeToo : "Le fait de ne plus passer par les tribunaux fait que toute parole serait bonne à dire, à répandre. Avant, la parole des hommes était dominante et aujourd'hui, il y a une sorte d'inversion, avant qu'il y ait un rééquilibrage"