En plus de servir à cibler les recherches et à atteindre le plus de gens possible, le hashtag est depuis quelque temps devenu un outil indispensable à tous les activistes et militants qui souhaitent faire passer un message sur les réseaux sociaux. Il suffit de trouver le bon terme à placer derrière un # pour le voir se propager, d'abord sur les réseaux, puis sur les différents médias qui en compilent le meilleur contenu pour expliquer chaque concept.
En août, par exemple, nous avons assisté à la naissance des hashtag #FlexinMyComplexion et #FreeTheKnee. Et ce mois-ci, c'est au tour de #TheHabibatiTag (habibati, ou habibti, signifie "mon amour") de s'offrir son quart d'heure de gloire.
Lancé par Sara Mahmoud, une jeune Américaine d'origine palestinienne, et quelques-unes de ses amies, ce hashtag a pour but de redéfinir les standards de beauté. Il s'agit cette fois d'offrir un peu plus de représentation aux personnes d'origine nord-africaine ou du Moyen-Orient - les femmes, dans un premier temps, puis les hommes, qui ont fini par rejoindre le mouvement. Ce hashtag vise toutes les personnes qui ont grandi sans jamais voir de personnes qui leur ressemblaient dans les médias, les poussant à se demander si elles étaient "normales" et à se trouver laides, parce qu'elles n'étaient pas blanches et blondes aux yeux bleus.
Très vite, de nombreuses femmes de la communauté arabe ont rejoint le mouvement pour s'exposer avec fierté à travers quelques selfies. Des femmes irakiennes, palestiniennes, libanaises, afghannes, iraniennes, marocaines, entre autres, ont revendiqué leur identité, leurs racines, s'offrant ainsi la place qu'elles estiment mériter mais que les médias ne leur donnent jamais.
Le hashtag est un régal à explorer, d'abord pour les yeux, mais surtout parce qu'il nous montre une autre image de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, une image que l'on ne voit que très rarement dans les médias et qui nous rappelle à quel point ces régions sont riches et diverses.
C'est là que les réseaux sociaux prennent tout leur sens, lorsqu'ils permettent de partager toutes ces choses que l'on ne voit que très peu ailleurs au quotidien et d'ouvrir des fenêtre sur d'autres mondes, d'autres cultures, d'autres idées et points de vue.