Un jour, une de ses amies lui parle du « Big Apple Circus - Clown Care Unit », une unité de soins à New York dans laquelle sont hospitalisés des enfants. Dans cet hôpital, des clowns viennent divertir des enfants, plusieurs fois par semaine, et leur font oublier pendant quelques heures leur maladie, et leur enfermement. L’idée lui met des « paillettes dans les yeux » : c’est l’expression qu’emploie Caroline Simonds pour décrire le coup de foudre qu’elle a pour le concept : elle y consacrera 4 ans à New York, avant d’importer le concept en France en 1991. Un projet qui lui tient à cœur, car non contente de porter l’initiative, elle endosse également le rôle du clown « Dr Girafe » à l’hôpital. Le développement du projet en France prend trois ans. Caroline explique comment, dans les débuts, elle doit démarcher les hôpitaux pour leur faire part de son concept. Parmi les premiers à accepter, l’Institut Gustave Roussy et l’Hôpital Louis Mourier. Puis le tournant intervient lorsque d’autres hôpitaux la contactent pour lui demander d’intervenir chez eux. Le plus dur est fait, et le mouvement n’attendra plus très longtemps pour prendre de l’ampleur. Aujourd’hui, Le Rire Médecin est présent dans 37 services pédiatriques et est porté par des ambassadeurs qui militent activement en sa faveur, comme Annie Duperey, François-Xavier Demaison ou Sara Giraudeau.
Les clowns viennent visiter leurs petits patients deux fois par semaine. Premier passage obligé, le rendez-vous avec l’équipe soignante. C’est le moment où les médecins et infirmières expliquent l’état de l’enfant et de ses soins. En fonction de ces éléments, les clowns préparent leur intervention et leurs jeux avec l’enfant. Si vous avez déjà lu ou vu des articles ou des reportages sur eux, cela ne vous aura pas échappé : les clowns agissent toujours par deux ! Et avant de commencer, le duo se met en voix, enfile son nez rouge et son costume. Enfin, ils ne se lancent jamais sans s’être adaptés à l’âge de l’enfant, en faisant du « sur- mesure pour chaque enfant, au cas par cas », comme le dit Caroline Simonds, dans le but de « créer toujours plus pour l’enfant », en personnalisant leurs jeux, leurs histoires et leurs chants.
Pour devenir clown, il faut passer par une formation spécifique au Rire Médecin et dispensée par l’association, et qui dure 6 mois, car, selon sa fondatrice, « c’est un métier, pas une animation ». A titre d’exemple, on peut lire, sur le site Internet de l’association, l’histoire d’un jeune homme, qui, voulant être clown depuis ses 19 ans, ne sera finalement accepté dans l’équipe que plusieurs années plus tard, le temps pour lui de trouver son style, et quel clown il pouvait incarner. La présidente Caroline Simonds insiste sur le fait qu’il n’est pas nécessaire d’être malade ou d’avoir un lien avec la maladie pour devenir clown. Il s’agit donc d’un rôle qui colle à la peau et qu’on n’abandonne pas du jour au lendemain : Caroline Simonds, malgré ses responsabilités, est restée « Dr Girafe », depuis les débuts.
Si vous souhaitez mieux connaître l’association Le Rire Médecin, vous pouvez vous rendre sur leur site, ou devenir bénévole ! Les bénévoles s’investissent de différentes façons : certains font des paquets cadeaux dans les magasins pendant les fêtes de Noël, d’autres sont par exemple comptables bénévoles pour l’association, d’autres encore gèrent la partie administrative du Rire Médecin. Enfin on peut soutenir l’association de diverses manières : par exemple, sur son blog, l’illustratrice Caroline Guillot propose de reverser une somme d’argent au Rire Médecin pour la vente de ses illustrations. On peut aussi participer à une course pour contribuer aux fonds de l’association.
Le Rire Médecin
18 rue Geoffroy l'Asnier, 75004 Paris.
Le site de l’association Le Rire Médecin
Crédits photos : © Jacques Grison / Rapho – Le Rire Médecin
Sophie Ughetto
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