Brittany Maynard est une très belle brune aux prémices de sa vie de femme, tout juste mariée et pleine d’espoir en l’avenir lorsqu’elle consulte un médecin pour de violentes migraines. Le diagnostic tombe rapidement : astrocytome de grade 4, soit une tumeur au cerveau incurable qui ne lui laissera pas plus de six mois à vivre, et des derniers instants vécus dans la douleur que la jeune femme décide rapidement de ne pas s’imposer.
En effet, ainsi qu’elle l’explique dans une vidéo postée sur YouTube et visionnée depuis par près de 10 millions d’internautes, Brittany Maynard a décidé qu’elle serait seule à choisir de l’heure de sa mort. Avec sa famille (sa mère, son époux et son chien), elle déménage alors de Californie vers l’Oregon, l’un des cinq États des États-Unis à avoir légalisé le droit de mourir dans la dignité. Là-bas, elle s’installe dans une belle maison où a été tournée la vidéo, mais aussi dans laquelle la jeune femme a voulu que se déroulent ses derniers moments, dans une belle chambre baignée de soleil, à l’étage.
Ainsi que la loi lui en donne le droit, Brittany Maynard se fait alors prescrire des pilules qu’elle pourra s’auto-administrer lorsqu’elle considérera qu’elle souffre trop, ou qu’elle vit les derniers instants où elle a encore le jugement nécessaire pour une telle prise de décision. Car, ainsi qu’elle en témoigne, la question du « bon moment » est primordiale pour elle ; et plus encore dans son cas où le mal dont elle est atteinte peut rapidement altérer ses fonctions cognitives, et l’empêcher de mener à bien son projet. Tant qu’elle peut « rire encore avec [ses] proches », la jeune mariée gardera les pilules à l’abri, sur elle, comme une certitude rassurante de pouvoir décider elle-même de son destin quand les choses tourneront mal.
Son corps change, et elle est de plus en « plus malade de jour en jour », ainsi qu’elle le déclare avec fatalisme, mais tant que les moments partagés restent heureux, Brittany profite de la vie. Sur le site de la Brittany Maynard Fund, on explique ce que signifie pour elle « mourir dans la dignité » grâce à la prescription médicale dont elle ne se sépare jamais : pouvoir appeler ses proches si elle souffre trop, leur dire qu’elle les aime, et leur faire ses adieux avant de s’endormir paisiblement. Dans l’Oregon, tout adulte dans son cas peut faire la même demande, mais aucun médecin n’est obligé à la prescription. Une fois que le malade a son ordonnance, libre à lui de se procurer puis de prendre les cachets quand il le souhaitera. La plupart d’entre eux ne le font jamais, précise-t-on d'ailleurs. Mais le simple fait d’avoir le choix de le faire procurerait aux patients un sentiment de sécurité face à l’incertitude des traitements et de leur état à venir.
En avril dernier, la médecine avait donné à Brittany Murphy 6 mois à vivre. Les larmes aux yeux, s’exprimant face à la caméra, la jeune mariée qui souhaitait avant tout profiter de ses dernières semaines avec son époux avait déclaré : « L’autre jour, je le regardais. Je savais que c’était mon mari mais je ne pouvais pas dire son nom. » Quant à la mère de la jeune femme, elle était claire : « Ce n’est pas mon rôle de lui dire comment vivre, ce n’est pas non plus mon rôle de lui dire comment mourir. » Tous deux, ils ont accompagné Brittany Murphy samedi 2 novembre dernier lorsque, le lendemain de l’anniversaire de son époux, elle a décidé qu’était arrivé « le bon moment ».