Collaboratrices, actrices, mannequins... D'après les récentes révélations du New York Times, le producteur de cinéma Harvey Weinstein, à qui l'ont doit Gangs of New York et Shakespeare in Love, est visé par une série d'accusations de harcèlement sexuel. Sans chercher à nier, le magnat du cinéma américain a présenté ses excuses ce jeudi (5 octobre) et reconnu avoir, dans certains cas, eu... du mal à se contrôler.
"Je réalise que la façon dont je me suis comporté avec des collègues par le passé a causé beaucoup de douleur et je m'en excuse sincèrement", a-t-il déclaré dans un communiqué de presse adressé au New York Times. "Bien que j'essaie de faire mieux, je sais que le chemin sera long. (...) Mon chemin sera maintenant d'apprendre à me connaître et maîtriser mes démons. (...) Je prévois de prendre un congé de ma société et de m'occuper de ce problème en priorité".
Et de poursuivre : "J'ai grandi dans les années 60 et 70, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différentes. C'était la culture à l'époque. J'ai appris depuis que ce n'est pas une excuse, au bureau ou ailleurs". Oui, oui, vous avez bien lu. En outre, il semblerait qu'harceler sexuellement une femme dans les années 60-70 était parfaitement "normal" et qu'Harvey Weinstein n'aurait pas remarqué que la tendance avait changé avec les années.
Parmi ces femmes abusées figurent les actrices Ashley Judd et Rose McGowan. La première, affirme au New York Times qu'il y a vingt ans, alors qu'elle était venue le voir pour un petit-déjeuner de travail, il l'aurait fait monter dans sa chambre d'hôtel. Vêtu d'un peignoir, il lui aurait alors demandé s'il pouvait la masser ou si elle pouvait le regarder prendre une douche. Rose McGowan, elle, aurait gardé sous silence un autre incident survenu dans une chambre d'hôtel pendant le festival de Sundance contre 100 000 dollars. Elle n'était âgée que de 23 ans.
Selon son avocate Lisa Bloom, Harvey Weinstein aurait qualifié plusieurs de ces accusations de "totalement fausses". Elle affirme dans un communiqué publié sur Twitter que son client est "un vieux dinosaure" qui apprend de nouvelles manières et assure qu'il "lit des livres et suit une psychothérapie". Car oui, il semblerait que lire des livres empêcherait le harcèlement sexuel.
Charles Harder, un autre avocat de Weinstein, affirme pour sa part que l'article du New York Times est "saturé d'affirmations fausses et diffamatoires" et que son équipe prépare une plainte contre le quotidien. Harvey Weinstein est la dernière personnalité en date à être accusé de harcèlement sexuel, après Bill Cosby et le présentateur vedette Bill O'Reilly. Hollywood, ton univers impitoyable.