"On ne doit pas faire ça" : Laetitia Casta élève la voix sur l'affaire Depardieu

Elle a pu côtoyer "le monstre sacré" du cinéma français dans Astérix et Obélix contre César. A la toute fin des années 90, elle y incarnait la charmante Falbala, amour inavoué d'Obélix. Aujourd'hui, sur le plateau de "Clique", Laetitia Casta n'hésite pas à s'exprimer à propos de Gérard Depardieu. On l'écoute.

Mouloud Achour a interrogé la mannequin et comédienne à propos de "l'affaire" Depardieu. Dans un reportage de "Complément d'enquête", on voit l'acteur accusé de violences sexuelles par 13 femmes commenter l'entraînement, à cheval, de jeunes filles, dont une enfant : "Les femmes adorent faire du cheval. Elles ont la chatte qui frotte sur le pommeau de la selle. C'est des grosses salopes. Si jamais il galope, elle jouit. C'est bien ma fifille !"

Des mots qui choquent Laetitia Casta. Elle commente : "Il n'y a pas de discussion à avoir là-dessus. Ce qui est mal est mal. La seule chose que je peux dire c'est que l'on n'abuse pas d'une personne plus faible que soi. On ne doit pas faire ça, de toute manière, à tous les niveaux..."

"Je ne suis pas juge pour me permettre de donner mon avis là-dessus", a cependant modéré l'actrice, avant de poursuivre sur le même ton, naturellement alerte et concerné : "Mais j'ai traversé 25 ans de violences masculines, que ce soit de la misogynie, ou le fait de se sentir l'objet du désir de l'autre".

"Tout ce qu'il a fallu que je mène en tant que femme pour passer de mannequin à actrice... Mais la chance que j'ai eue c'est de toujours savoir ce qui était pas net. Il y a comme une alarme qui se mettait en route"

25 ans de "violences" sur lesquels revient de plus en plus Laetitia Casta. La comédienne Corse s'engage de plus en plus en faveur des droits des femmes. Son dernier grand rôle l'a démontré : celui de la mère de famille désemparée de Vanessa dans Le consentement, adaptation très remarquée du témoignage de Vanessa Springora, prise entre les griffes durant son adolescence du romancier Gabriel Matzneff. Un rôle particulièrement difficile s'il en est.

Et une histoire d'emprise, de domination masculine, de manipulation, d'impunité et d'entresoi culturel, qui n'a pas laissée insensible l'ancienne mannequin. Celle-là même qui, l'an dernier, témoignait également de sa rencontre perturbante avec "l'ogre" Harvey Weinstein...

"On a parlé de cinéma, de travail. Et puis, il m'a posé des questions sur ma vie intime... Je lui ai dit que j'avais un homme dans ma vie et je lui ai montré les photos de mes enfants. Et c'était réglé.

"Je ne sais pas ce qui est passé dans sa tête !... Mais c'est tellement dans mes gènes que, face à des situations compliquées, j'ai toujours su rebondir"