Le moins que l'on puisse dire, c'est que Marilou Berry ne craint pas de "dire les termes". Jurée du festival de l'Alpe d'Huez, l'actrice s'est exprimée au micro de BFMTV à propos de l'affaire Depardieu. Et son témoignage remet l'église au centre du village : c'est avant tout vers les femmes que son regard se porte.
On vous rappelle l'historique : le "monstre sacré" du cinéma français est accusé de violences sexuelles par 13 femmes. Et "Complément d'enquête" l'a notamment dévoilé en train de commenter par ces paroles l'entraînement, à cheval, de jeunes filles, dont une enfant : "Les femmes adorent faire du cheval. Elles ont la chatte qui frotte sur le pommeau de la selle. C'est des grosses salopes. Si jamais il galope, elle jouit. C'est bien ma fifille !"
Des faits qui font réagir Marilou Berry. D'une manière particulièrement cinglante. On l'écoute : "Depardieu est un acteur qui joue dans des films. Donc à partir du moment où il n'a pas été jugé, on ne va pas l'effacer. D'ailleurs, même quand il sera jugé, puisqu'il ne va pas lui arriver grand-chose, comme à la plupart des hommes qui tuent des femmes, qui les violent et qui les agressent. Donc je ne m'inquiète vraiment pas pour lui"
Et la comédienne de développer...
A BFM TV toujours, Marilou Berry lève le poing : "C'est dur, c'est pénible, mais la parole est en train de se libérer. C'est pour ça que j'encourage toutes les victimes, et je sais que c'est dur. Et je soutiens toutes celles qui ne parlent pas, il n'y a aucun jugement sur le fait de parler ou de se taire"
L'actrice soutien l'élan de libération de la parole initié par #MeToo. A l'écouter, les débats autour de la "cancel culture" ne doivent pas éclipser les témoignages, notamment ceux qui abondent dans l'enquête de "Médiapart" dédié à Gérard Depardieu. Elle poursuit sur le même ton : "Les victimes commencent à parler, parce qu'elles se rendent compte qu'il faut arrêter d'avoir peur. On ne lâchera pas, il faut se battre, il ne faut pas lâcher".
"Moi je suis très pessimiste, mais je pense quand même qu'il ne faut pas lâcher et bon courage à tous", achève la fille de Josiane Balasko.
C'est un discours foncièrement engagé que tient Marilou Berry. Sur #MeToo, le milieu du cinéma, la Justice également, mais surtout sur l'impunité. Et ce, à l'instar de comédiennes comme Anouk Grinberg. Des voix qui ne sont pas si courantes finalement en France, à propos de cette affaire.
On pourrait par ailleurs encore citer les mots, tout aussi récents, d'Emmanuelle Devos à ce sujet : "Gérard Depardieu, c'est l'arbre qui cache la forêt. C'est un bel et gros arbre qui cache la forêt. Qui cache la forêt de, on va dire, cinquante ans de laisser-faire dans le monde du cinéma...."
"On l'a laissé faire et ça arrangeait bien tout le monde. Tant qu'il rapportait de l'argent, on l'a laissé. Je n'a jamais entendu de choses sexuelles à son sujet. C'est pour ça que j'étais assez choquée"
Des prises de position courageuses.