Des chercheurs à la London School of Economics ont découvert que les parents, et en particulier les mères, connaissent un important pic de bonheur au moment de la naissance de leurs deux premiers enfants, ainsi que pendant les mois d’après. Jusqu'ici, rien de très étonnant. Ce qui interpelle dans l’étude de ces démographes, c’est le fait qu’il semblerait que ce bien-être soit moindre lors de la naissance du troisième bambin.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié 7000 familles allemandes et anglaises. Ils ont cherché à établir des correspondance entre l’évaluation que faisaient les couples eux-mêmes de leur niveau de bonheur et leur situation familiale : combien d’enfants ont-ils ? En attendent-ils un ? Ont-ils eu un bébé récemment ?
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Attention, cela ne signifie pas que le benjamin serait moins aimé de ses géniteurs. Les chercheurs émettent en effet l’hypothèse que cette baisse serait simplement due à… l’habitude. « L’arrivée d’un troisième enfant n’est pas associée à une augmentation du bonheur des parents, mais cela ne signifie pas que ceux-ci sont moins aimés que leurs frères et soeurs », explique Mikko Myrskylä au Washington Post. « Cela montre plutôt que l’expérience de la parentalité apparaît comme moins nouvelle, et donc moins excitante au moment de la naissance du troisième enfant, ou encore que le fait d’avoir une famille nombreuse met la pression aux parents débordés. »
Deux découvertes viennent cependant nuancer cette conclusion. D’abord, ce pic de bonheur s’estomperait graduellement. Par ailleurs son intensité dépendrait de l’âge des parents et de leur niveau d’études. Ainsi les parents qui ont des enfants plus tard ressentiraient plus de bonheur, de même que les parents qui ont fait plus d’études. « Le fait que procréer augmente sensiblement le bien-être des couples plus âgés et plus éduqués tandis que ceux qui deviennent parents plus jeunes ou qui ont moins fait d’études ne ressentent pas ce pic de bonheur, voire, au contraire, se sentent moins bien après la naissance, pourrait expliquer pourquoi il est devenu si banal de faire des enfants plus tard », avance Rachel Margolis, professeur de sociologie au Canada.
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