Si Malala Yousafzai, la jeune Pakistanaise victime d’une attaque des talibans à l’automne dernier, était une héroïne de dessin animé, elle ressemblerait à Burka Avenger. Cette justicière fera son apparition le 28 juillet prochain sur les télévisions pakistanaises, dans un programme de divertissement éponyme, le premier du genre dans ce pays d’Asie du Sud.
À l’instar de Malala, Burka Avenger voue son existence à la défense de l’éducation. Le dessin animé raconte ainsi ses aventures et son combat contre des hommes sournois et menaçants supposés être des talibans, et dont l’unique objectif est de fermer l’école du village fictif de Halwapur. Comme tout super héros, Burka Avenger mène une double vie. Le jour, c’est une enseignante à la longue chevelure brune nommée Jiya et qui ne porte pas le voile. Séparée de ses parents alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle a été recueillie et élevée par « le sage et vieux Kabbadi Jan ». Ce n’est qu’à l’approche du danger qu’elle revêt sa burka et change d’identité. Ses armes pour lutter contre le mal ? Les arts martiaux, des livres et des crayons qu’elle jette au visage de ses adversaires.
Voir la bande-annonce de « Burka Avenger »
Cette série animée qui sera diffusée sur la chaîne Geo TV a été imaginée par Aaron Haroon Rashid, une vedette de la chanson très appréciée au Pakistan, qui voulait sensibiliser les plus jeunes à l’importance de l’éducation des filles, mais aussi à la protection de l’environnement et à la discrimination. « Le but de la série Burka Avenger est de faire rire les gens, de les amuser et d’envoyer un message fort aux jeunes pour éduquer, éclairer et encourager les comportements positifs », fait savoir le site consacré à la série.
Au Guardian, la popstar a expliqué avoir voulu « créer un modèle positif pour contrer l’opposition croissante des talibans à l’éducation des filles ». En effet, selon un rapport publié en octobre dernier par l’Unesco, le Pakistan est le deuxième pays au monde ayant le plus grand nombre d’enfants non-scolarisés, soit 5,1 millions. Deux tiers d’entre eux sont des fillettes. Et si certains pourraient voir dans la tenue de l’héroïne un signe d’oppression, son créateur s’en défend expliquant avoir simplement voulu donner un style local à son personnage et respecter les coutumes du pays.
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