#MeToo
"Oui je suis féministe, car j'ai deux filles !", défend Frédéric Beigbeder dans une interview lunaire
Publié le 7 février 2025 à 11:05
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"Je suis féministe, mais aussi hoministe, un mot que j'ai inventé : je défends les hommes". On ne sait pas quelle punchline de cette interview post-#MeToo de Frédéric Beigbeder est la plus ubuesque.
"Oui je suis féministe, car j'ai deux filles !", défend Frédéric Beigbeder dans une interview lunaire
"Oui je suis féministe, car j'ai deux filles !", défend Frédéric Beigbeder dans une interview lunaire Le temps d'une brève interview au média Le Crayon, le romancier, qui malmène volontiers les dernières révolutions féministes dans son livre controversé Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé, l'affirme haut et fort "Oui oui, je suis féministe !" "Je suis féministe, car j'ai deux filles...", poursuit Frédéric Beigbeder. Une phrase qu'on a tant lu de la part de personnalités controversées. Et l'auteur de l'admettre : "Je sais que c'est vraiment l'argument con qu'on entend partout, mais c'est vrai"... Un certain sens du raccourci qu'on lui connaît volontiers dès qu'il est question d'évoquer le féminisme, le mouvement #MeToo, l'égalité des sexes... Rappelez-vous : en 2023, Frédéric Beigbeder expliquait face à Sonia de Villers qu'il n'a jamais eu l'impression d'être un acteur du patriarcat, car il a été... Elevé par sa mère, au sein d'un couple divorcé. Comme si le patriarcat désignait exclusivement la présence du père. "Je suis féministe, mais aussi hoministe : je défends les hommes", détaille encore l'homme de lettres auprès du Crayon, précisant : "C'est un mot que j'ai inventé !". L'écrivain réfute le terme "masculiniste" qui à le lire, a mauvaise presse. Et pour cause. Le masculinisme, associé à bien des féminicides, est une idéologie dédiée à la haine des femmes, associé au mouvement des Incels, ces célibataires "involontaires" désignant les femmes comme les responsables de leur frustration sexuelle. On imagine effectivement que le terme n'est pas très glamour.
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"Je suis féministe, mais aussi hoministe : je défends les hommes"

Les démonstrations médiatiques et littéraires de Frédéric Beigbeder ne sont jamais dépourvues de "bons mots" - sens de l'accroche publicitaire aiguisée oblige - mais parfois, les punchlines ne passent pas. L'auteur de 99 Francs, de retour sur les étalages de librairies pour Un homme seul, biographie romancée de son père - et opus d'une trilogie plus intime composée de Un roman français et Un barrage contre l'Atlantique - s'est laissé aller à quelques réflexions autour du féminisme, des droits des femmes, du mouvement #MeToo...

Et ce, quelques mois après le classement sans suite de la plainte pour viol émise à son encontre.

Le temps d'une brève interview au média Le Crayon, le romancier, qui malmène volontiers les dernières révolutions féministes dans son livre controversé Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé (2023), où il explique que "pour être entendu désormais, il faut être une victime, parce que nous sommes dans un mode de compétition victimaire", l'affirme haut et fort aujourd'hui : "Oui oui, je suis féministe !"

Surprise ?

"Je suis féministe, car j'ai deux filles...", poursuit Frédéric Beigbeder. Une phrase qu'on a tant lu de la part de personnalités controversées (la variante étant : "je suis féministe, car j'ai une mère"). Et l'auteur de l'admettre non sans contrepied : "Je sais que c'est vraiment l'argument con qu'on entend partout, mais c'est vrai"... 

"Je suis féministe, mais..." : la prise de parole lunaire de Frédéric Beigbeder sur l'égalité des sexes

Imperturbable, Frédéric Beigbeder développe : "J'ai deux filles, donc j'ai envie qu'elles aient le même salaire que les hommes, qu'elles soient respectées. Qu'elles soient à l'abri des prédateurs". 

Féministe car père de famille ?

Un certain sens du raccourci qu'on lui connaît volontiers dès qu'il est question d'évoquer le féminisme, le mouvement #MeToo, l'égalité des sexes... Rappelez-vous : en 2023, Frédéric Beigbeder expliquait face à Sonia de Villers qu'il n'a jamais eu l'impression d'être un acteur du patriarcat, car il a été... Elevé par sa mère, au sein d'un couple divorcé. Comme si le patriarcat désignait exclusivement la présence du père.

Un brin fort de café.

A Sonia de Villers toujours, tout en fustigeant ce qu'il intitule "la victimisation" - la mise en lumière des femmes qui libèrent la parole à propos des violences sexistes et sexuelles depuis 2017 - il endossait volontiers ce reproche, jamais à l'abri d'un paradoxe, en expliquant : "Je n'ai pas choisi d'être un homme, je n'ai pas choisi d'être blanc. Je n'ai pas choisi de désirer les femmes...". Faut-il le plaindre ?

Mais ce n'est pas tout... L'interview de poursuit de plus belle.

"Je suis féministe, mais aussi hoministe : je défends les hommes", détaille encore l'homme de lettres auprès du Crayon, précisant : "C'est un mot que j'ai inventé !". L'écrivain réfute le terme "masculiniste" qui à le lire, a mauvaise presse. Et pour cause. 

Le masculinisme, associé soit dit en passant à bien des féminicides, est une idéologie dédiée à la haine des femmes, associé au mouvement des Incels, ces célibataires "involontaires" désignant les femmes comme les responsables de leur frustration sexuelle. On imagine effectivement que le terme n'est pas très glamour. Pour Frédéric Beigbeder, le mot est "sali". Peut être est-il "sale" tout court, vu cet historique.

Ce qui est atypique à travers cette réflexion, c'est d'opposer "défense des femmes" et "défense des hommes"... Alors que le féminisme, par définition, désigne une lutte pour l'égalité des sexes. Ce qui en l'état, revient donc à défendre les deux. "Moi je pense qu'on peut défendre les femmes, et défendre les hommes", précise d'ailleurs Frédéric Beigbeder. 

CQFD, non ?

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