Six longues années d'absence, ponctuées de scandales à base de grossophobie, de transphobie (les propos scandaleux de l'ex directeur marketing Ed Raze, rapportés dans cet article), et enfin, un grand retour : le mythique Fashion Show de Victoria's Secret s'est-il enfin mis à la page en 2024 ? Et si c'était l'heure de la révolution ?
Ce nouveau défilé a-t-il déjoué toutes les critiques épinglant le manque de diversité et d'inclusivité de la légendaire marque de lingerie ? Réponse à Brooklyn, où les stars ont su répondre à l'appel : Kate Moss et Tyra Banks, mais aussi, pour sa toute première participation au catwalk, une certaine... Carla Bruni. Incroyable mais vrai, c'est sa première fois au sein du défilé malgré une longue carrière de mannequin.
Peut être moins médiatisée que la présence de Gigi et Bella Hadid, celle de Kate Moss, Tyra Banks et Carla Bruni n'avait rien d'anodin : à 50 ans et plus, ces célébrités défilaient pour contrer l'âgisme, cette exclusion des post-quadras que nous vous relatons dans cette enquête. Un geste fort dans un milieu, celui des podiums, où le jeunisme bénéficie d'un culte absolu. Une première démarche hyper militante pour Victoria's Secret ?
A l'heure des grands mouvements, des révolutions féministes post-#MeToo à la démarche body positive, on pouvait espérer ce genre de changements de la part de la marque de lingerie : faire défiler des stars qui approchent la soixantaine, comme Carla Bruni, vêtue d'un corset noir décolleté et de dentelle. Sa consoeur de scène "Kate", elle, emblématique "Brindille", vient de fêter ses cinquante ans cette année.
Mais ce n'est pas tout.
Les mannequins Alex Consani et Valentina Sampaio elles aussi étaient sur les podiums, et c'est un moment inoubliable dans l'odyssée du Fashion Show : elles entrent dans l'histoire en devenant les premiers mannequins transgenres à défiler pour Victoria's Secret. Etait également présente Emira D'Spain, mannequin transgenre pour Victoria's Secret, non pas sur scène, mais assise au premier rang du défilé.
Très 2.0 puisque diffusé sur TikTok et Instagram, le Fashion Show a fait la part belle à une vision plus inclusive de la mode en faisant défiler la superstar des mannequins grande taille, Ashley Graham. Iconique modèle plus size qui en interviews et sur ses réseaux sociaux ne cesse de prôner depuis des années déjà la diversité des corps, des formes, des tailles, loin des diktats imposés depuis toujours par la mode.
Un engagement body positive qui n'est plus à prouver de sa part.
De quoi contrebalancer certaines critiques virulentes ? On se souvient des propos à charge de Lizzo, superstar de la chanson, à l'encontre du défilé et de la marque de lingerie : "C'est une victoire pour l'inclusivité... Mais si les marques commencent à être 'inclusives' parce qu'elles ont subi des réactions négatives par le passé, que se passera-t-il lorsque les 'tendances' changeront à nouveau ?"