






Viva la vulva !
Ce slogan féministe, intitulé d'une véritable campagne militante prônant la liberté des femmes à disposer de leurs propres corps, et surtout de leur intimité, une superstar a décidé de le faire sien : Jessica Alba.
Le sex symbol deannées 2000 a effectivement défrayé la chronique fashion lors du défilé Mode Féminine Prêt-À-Porter Automne/Hiver 2025-2026 lors de la Fashion Week de Paris au Grand Palais, le 11 mars dernier. L'actrice portait un sac vintage recyclé mais surtout, arborait une robe de la créatrice new-yorkaise Gabriela Hearst, très réputée sur la scène éco fashion depuis une décennie.
Et les boutons de sa veste avaient la forme... d'une vulve !
Gabriela Hearst est une créatrice new-yorkaise de vêtements pour hommes et femmes.
Et Jessica Alba ne se tarit pas d'éloges à son propos : "C'est une créatrice incroyable, et elle sait à quoi les femmes aspirent. J'adore ce "féminin divin" qu'elle insuffle à tout. Elle est très spirituelle".
D'accord mais pourquoi... Une vulve ? On vous explique !
C'est en cohésion avec le mouvement body positive, qui défend la diversité des corps (dans la mode, notamment), que s'est érigé la tendance du "vulva positivity movement". Avec en évidence, les mêmes discours décomplexés, devenus viraux sur les réseaux sociaux, malgré la censure de l'intimité féminine.
L'idée ? Normaliser toutes les vulves.
On vous l'explique dans cette longue enquête : des slogans postérieurs la révolution #MeToo (évocations régulières de la vulve et du clitoris lors des manifestations féministes) aux oeuvres des artistes et professionnelles ouvertement engagées (Lydia Reeves, spécialisée dans le moulage de vulves et autrice du livre de photographies, My Vulva and I, Florence Schechter, vulgarisatrice scientifique à l'origine du Vagina Museum) en passant par... des ateliers d'auto-observation.
Jusqu'à la mode, donc, et les créations les plus audacieuses : Jessica Alba en témoigne désormais.
Volonté de montrer ce qui n'est pas assez représenté, voire carrément censuré, ambition sororale de mieux se connaître, déconstruire les impensés autour de la sexualité féminine et du plaisir (comme le défendent les féministes américaines depuis les années 70), mais aussi, souci de santé mentale. Oui oui ! Car dire "vulve" est aussi une question de santé.
Ne pas dire "vagin" ou "vulve" nuit à la santé des femmes, selon la Dr Aziza Sesay, spécialiste de la santé des femmes et de leur santé sexuelle et reproductive, détaillant du côté de la BBC : "Il y a des études qui suggèrent que même les professionnels de la santé ont du mal à discuter des rapports sexuels et par exemple, de l'endroit précis où la douleur peut apparaître sur le vagin. Or, être assez 'graphique' est utile pour les patientes ! À l'avenir, je veux que les femmes puissent vivre dans un monde où elles peuvent avoir ces conversations"
"Il y a encore tout un embarras concernant les mots de l'anatomie féminine. Il faut briser cette stigmatisation avec les professionnels de la santé. Si nous, en tant que professionnels de la santé, avons du mal à parler de tout cela, il sera très difficile pour les femmes de se manifester à leur tour pour discuter de ces choses"