Tous les petits Chinois n’ont pas eu le privilège d’endosser un cartable pour prendre le chemin de l’école cette année. Les fermetures d’écoles non autorisées annoncées au mois d’août par le gouvernement ont laissé des milliers d’enfants sur le carreau. Ces écoles clandestines, payantes, sont nombreuses dans la capitale chinoise, elles s’adressent aux enfants des travailleurs migrants qui n’ont pas le droit de s’inscrire dans les écoles publiques.
Les lois de résidence en Chine empêchent en effet les travailleurs venus des provinces de s’enregistrer dans leur ville d’adoption, or, sans le « hukou » -autorisation de résider dans la ville où ils travaillent-, ils ne peuvent faire accéder leurs enfants aux écoles publiques.
Des écoles autorisées pour migrants existent, mais elles ne sont pas assez nombreuses et obligent environ 10% des 433.000 enfants de migrants vivant à Pékin à suivre leur scolarité clandestinement. Une centaine d’écoles non agrées existeraient à Pékin, et 19 d’entre elles ont été fermées récemment par les autorités. Celles-ci invoquent en général le non respect des normes en matière de sécurité, y compris alimentaires, pour justifier les ordres de fermeture.
Les solutions pour ces enfants en mal d’école sont minces : certains trouvent refuge dans d’autres écoles pour migrants, d’autres repartent vers leur province d’origine, forçant leurs parents à abandonner leur travail en ville, d’autres abandonnent carrément l’école pour se mettre à travailler…
Les fermetures d’écoles clandestines, font l’objet d’un vrai débat en Chine. Elles sont largement dénoncées dans la presse et par les associations de défense des migrants, qui critiquent la politique discriminatoire du pays envers ces populations déplacées, et l’hypocrisie envers cette main d’œuvre essentielle au dynamisme d’une ville comme Pékin.
(Source : Libération)
Crédit photo : iStockphoto
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