Il était l'invité d'Audrey Pulvar dimanche 26 octobre sur iTélé : Bernard Tapie n'a pourtant pas supporté que la journaliste, connue pour sa hargne et son professionnalisme, lui pose des questions sur l'arbitrage dans l'affaire Adidas-Crédit lyonnais.
En effet, à peine la jeune femme avait-elle soulevé le sujet, avec une certaine provocation certes ("Je vais vous poser des questions de béotienne parce que je suis assez binaire, je ne comprends pas toujours tout ce qu'on me dit"), que l'ancien propriétaire d'Adidas montait sur ses grands chevaux. Mauvaise foi des journalistes toujours prompts à surcouvrir ses déconvenues sans jamais relater les non-lieux de ses affaires, acharnement médiatique de la part de "marchands de mauvaises nouvelles" seulement intéressés par "le sang", Tapie se cabre et conclue d'un revers de la main que tout cela "ne [l']intéresse pas", enjoignant son interlocutrice à passer à autre chose. Mais c'est bien mal connaître l'ancienne compagne d'Arnaud Montebourg que de penser qu'elle va passer à autre chose, impressionnée par ce poing rageur qui frappe la table pour la faire taire.
Plusieurs fois, elle insiste, tente des approches et l'enjoint à répondre à ces questions qu'elle peine même à formuler tant son interlocuteur enrage et la coupe. Selon lui, on n'évoque pas une "affaire pénale en cours". Pour Pulvar, l'idée de ne pas évoquer la célèbre affaire Adidas lors d'un entretien de deux heures prévu de longue date, et pour lequel Tapie avait accepté qu'on lui pose "toutes les questions" est malhonnête.
L'ambiance se tend, chacun campant sur ses positions, jusqu'à ce qu'Audrey Pulvar en vienne à proposer de jouer aux cartes, afin d'occuper le temps qu'il reste à cette interview qui n'en est plus une, l'invité refusant tout dialogue. Buté, le macho qui sommeille en Nanard resurgit alors plus d'une fois en ses gestes brusques, et des petites phrases méprisantes comme : "On voit que vous ne connaissez rien au droit, ma pauvre", ajoutant : "dites à celui qui lui souffle les questions idiotes qu'il n'y a pas de secret d'instruction dans un tribunal de commerce". Ce fameux homme (forcément) planqué dans l'oreillette de l'intervieweuse, Bernard Tapie le sollicitera une dernière fois, dans l'inélégance la plus totale, alors que la journaliste lui propose finalement de parler foot. Visage interloqué de Tapie, offensé presque qu'elle ose aborder un tel sujet (encore une fois), il lui jette alors : "Je parle de foot avec des gens qui connaissent le foot, pas vous, je peux en parler avec le mec qui vous parle dans l'oreillette."
La grand classe à la Nanard.
Clash Pulvar-Tapie: l'interview inachevée par LeHuffPost
Peu après l'émission, en direct sur iTélé de 18h à 20h, Audrey Pulvar a dégainé les tweets pour dénoncer le comportement ancestral et grossier de son invité :
"Dites à celui qui vous parle dans l'oreillette "... mais non Bernard, les femmes n'ont pas besoin d'un mec dans l'oreillette pour parler.
— Audrey Pulvar (@AudreyPulvar) 26 Octobre 2014
"Dites à celui qui vous parle dans l'oreillette "... mais non Bernard, les femmes n'ont pas besoin d'un mec dans l'oreillette pour parler.
— Audrey Pulvar (@AudreyPulvar) 26 Octobre 2014
Le coup de poing sur la table, on en parle ? :D Ah ah ah.... Qui croit impressionner encore une journaliste comme ça ? #Tapiestyle
— Audrey Pulvar (@AudreyPulvar) 26 Octobre 2014
Pourtant, n'en déplaise à Bernard Tapie, Audrey Pulvar aime le foot, et pas qu'un peu, ainsi qu'elle le déclarait en mars 2012 au magazine So Foot : "Quand j’étais plus jeune, j’ai eu une grosse période foot. Pendant les années 1980, je suivais beaucoup le championnat français et j’étais très pointue à l’époque sur les joueurs et sur la compétition mondiale. C’était l’époque des Socrates, des Zico au Brésil, de Maradona en Argentine. J’ai particulièrement suivi les Coupes du Monde 82, 86, 90." Quant à son équipe de coeur, il est fâcheux que son invité ne l'ait pas laissée engager cette nouvelle conversation puisqu'il aurait été surpris et potentiellement d'heureux d'apprendre que le coeur de la journaliste bat pour... l'OM. "’J'ai bossé pendant un an à Marseille donc mon cœur bat forcément un peu pour l’OM", avouait-elle effectivement.
Dommage...