“Je suis obsédé par la catégorie de filles qui vient me voir”, confie Claude François dans une interview du 6 avril 1973, réalisée à l’époque par la RTBF, âgé alors de 34 ans. “Je vais te dire même si ça peut paraître physique parce qu’on me dit, ‘Bon, t’aimes les fruits verts, t’aimes les petites filles de 15 à 18 ans, après 18 ans c’est des vieillardes on en parle plus’, je dis ‘alors c’est un petit peu ça et en fait c’est le contraire, je les aime jusqu’à 17, 18 ans, après je commence à méfier (...) parce que les filles commencent à réfléchir, elles sont plus naturelles (...) et puis on retrouve cette forme humaine et équilibrée après une bonne trentaine d’années”.
Claude François exprime ici très clairement son attirance vers les adolescentes, d’ailleurs, il les qualifie toujours de “filles” et non de “femmes”, renforçant l’idée qu’il s’agit de personnes jeunes et potentiellement influençables. Autre partie qui dérange, c’est évidemment l’idée qu’une femme qui “réfléchit” n’est pas attirante à ses yeux.
Il ajoute d’ailleurs à son discours la phrase suivante : “Il y a cette espèce d’horrible moyenne entre 18 et 30 ans, j’aime pas les filles entre ces âges-là, elles se sentent obligées de prendre position”. Là encore, l’artiste semble sous-entendre qu’une femme qui pense pour elle-même et qui n’est pas influençable n’est pas quelque chose qui l’intéresse.
Si à l’époque, les propos de Claude François n’avaient semble-t-il pas choqué le public, la société étant encore très ancrée dans les idées patriarcales et sexistes dans les années 70, on ne peut s'empêcher de les trouver extrêmement dérangeants aujourd'hui. Ces comportements sont désormais considérés comme des abus de pouvoir caractérisés et font l'objet d'une condamnation sociale unanime.
Si on prête à l’interprète de “Alexandrie, Alexandra” de nombreuses aventures avec de très jeunes femmes, on sait qu’il a notamment eu une histoire avec France Gall, quand celle-ci n’avait que 17 ans et qu’il en avait 25. Une relation tumultueuse au cours de laquelle la jeune chanteuse a été malmenée à cause, entre autres, d’une jalousie maladive. Ainsi, il aurait même rompu avec elle le soir où elle a remporté l'Eurovision en 1965 avec Poupée de cire, poupée de son, par peur que son succès ne dépasse le sien.
France Gall elle-même s'est confiée des années plus tard sur cette période : “J'étais une adolescente, je ne savais pas me défendre”. La chanteuse a notamment révélé que Claude François contrôlait ses fréquentations et ses tenues vestimentaires. Cette relation illustre parfaitement le schéma décrit par l'artiste dans l'interview de la RTBF : une attirance pour les jeunes filles qu'il pouvait façonner à sa guise.