"100 000 femmes par an souffriraient de la dépression du post-partum − 15 %, je crois que c'est le chiffre couramment admis. Dans un sondage récent, 30 % des mères et 18 % des pères disent avoir connu un épisode dépressif", constate avec gravité le secrétaire d'Etat à l'enfance, Adrien Taquet, lors des assises sur la santé mentale. Seulement, face à ce constat, peu d'aide et de moyens ont jusque-là été instaurés.
La preuve - encore - en chiffres : 5 % des femmes uniquement affirmaient avoir été diagnostiquées quand 78 % des parents confiaient ne jamais avoir entendu parler du terme et de ses conséquences lors de rendez-vous avec des spécialistes, révèle un sondage réalisé par Opinion Way pour l'application de consultations médicales Qare.
La solution émise par le gouvernement ? Un "entretien systématique autour de la cinquième semaine après l'accouchement" qui entrera en vigueur en 2022, explique Adrien Taquet, dont le but sera de repérer les cas alarmants. "Pour les femmes à risque, il sera suivi d'un second entretien autour de la douzième semaine".
Qui s'en chargera ? Les médecins traitants des parents ou les sages-femmes, qui auront été préventivement formé·e·s et sensibilisé·e·s au repérage des dépressions post-partum, une pathologie qui reste particulièrement taboue encore aujourd'hui. Si celle-ci est suspectée ou confirmée, la patiente sera dirigée vers un·e psychiatre ou un·e psychologue.
Dans le cadre du plan "1000 premiers jours", qui vise à améliorer l'accueil et le soutien durant les 1000 premiers jours de l'enfant, 10 millions d'euros seront également alloués à "conforter l'offre en psychiatrie périnatale" en "ouvrant 5 à 10 nouvelles unités de soins conjoints parents-bébé et en créant 15 à 20 nouvelles équipes mobiles", précise le secrétariat d'Etat.
Une mesure qui pourrait véritablement faciliter - voire transformer - le quotidien de nombreux·se·s parents, et qui consiste en un pas décisif vers la déstigmatisation de la santé mentale des jeunes mères. A suivre.