L’audience tant attendue de DSK devant le juge Michael Obus ne devrait pas durer plus de 10 minutes. Le juge de la Cour suprême de New York qui a accordé le 19 mai dernier la libération sous caution à Dominique Strauss-Kahn le recevra à 9h30 (heure locale) aujourd’hui. Il commencera par lui rappeler les sept chefs d’inculpation qui pèsent sur lui : acte sexuel criminel au premier degré à deux reprises, tentative de viol au premier degré, agression sexuelle au premier degré, emprisonnement illégal au second degré, attouchements non consentis, agression sexuelle au troisième degré. Le juge M. Obus demandera ensuite à l’accusé s’il plaide coupable ou non coupable. Selon les dernières déclarations de ses avocats, Maîtres Taylor et Brafman, DSK plaidera non coupable. En effet lors d’un déplacement à Jérusalem la semaine dernière, Benjamin Brafman déclarait au quotidien Ha’aretz : « Mon client va plaider non coupable et sera acquitté ».
Cette décision est lourde de conséquences pour l’ex-ministre socialiste : elle implique la tenue d’un procès, qui n’aura pas lieu avant 6 mois voire 10 mois, et une peine maximale de 25 ans si les 12 jurés reconnaissent finalement DSK coupable à l’issue du procès.
En choisissant cette stratégie, la défense s’engage dans une longue et laborieuse bataille pour décrédibiliser voire déstabiliser la victime présumée. Selon les rumeurs, les deux avocats tâcheront de démontrer que le rapport sexuel était consenti entre la plaignante et DSK. Dans une lettre adressée au procureur Cyrus Vance Jr, les deux défenseurs de l’ancien patron du FMI ont affirmé disposer d’éléments capables « d’ébranler sérieusement la crédibilité de la plaignante ». Au cours de l’audience d’aujourd’hui, ils demanderont au juge qu’il fixe à l’accusation une obligation de « discovery », c’est-à-dire que les pièces réunies par l’enquête du procureur devront leur être communiquées, et notamment les résultats des expertises médico-légales.
Il se pourrait que la sortie de Dominique Strauss-Kahn aujourd’hui soit la dernière occasion de l’apercevoir en dehors de sa maison de TriBeCa. Il reste en effet assigné à résidence tant que le procès n’a pas eu lieu, et n’est autorisé à sortir que pour se rendre chez ses avocats, chez le médecin ou dans un lieu de culte.
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