Les salariés de plus de trente ans jugent bien sévèrement leurs jeunes collaborateurs : 35% les estiment immatures, et 34 % les trouvent individualistes. La 21e édition de l’Observatoire du travail organisé par BVA-BPI et l’Express révèle une incompréhension préoccupante dans l’univers professionnel entre les nouveaux entrants sur le marché du travail et la génération qui les a précédés. Un panel de 1 000 Français actifs a été interrogé, et parmi eux 500 jeunes de moins de 30 ans en activité, il démontre des disparités significatives entre les aspirations des uns et des autres.
Quand on leur demande si leur emploi actuel a été lié plutôt à un choix de leur part ou à une nécessité, 74% des moins de 30 ans évoquent un choix, contre 61% des plus de 30 ans. Les jeunes générations se montrent ainsi beaucoup plus volontaires quand il s’agit de prendre en main leur carrière, convaincus à 53% que leur évolution professionnelle sera avant tout liée à des choix personnels (contre 31% des plus de 30 ans), plutôt qu’à la conjoncture économique (28%) ; à l’inverse, 45% des plus de trente ans pensent que leur carrière dépend de celle-ci. Cet optimisme et cette pugnacité des plus jeunes se retrouve dans la vision de l’entreprise, que ceux-ci considèrent plus ouverte à la diversité, à l’emploi des femmes, des seniors et à l’évolution professionnelle des jeunes.
Cette énergie des jeunes actifs s’accompagne également de plus d’exigences vis-à-vis des employeurs. La moitié des moins de 30 ans du panel attend d’une entreprise qu’elle préserve un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée de ses salariés, (contre seulement 43% de leurs aînés) et 43% veulent qu’elle favorise le développement de leurs compétences et de leur employabilité (contre 31% des plus de 30 ans). Lucides sur le contexte économique, les jeunes actifs semblent donc prêts à s’adapter : prêts à se former tout au long de leur carrière, à penser leur parcours comme une somme d’expériences plutôt qu’un CDI sur dix ans. Selon cette étude, avoir un emploi stable est la priorité de seulement 19% des moins de trente ans. Face à un marché du travail bloqué et toujours plus réglementé, c’est manifestement sur eux qu’on pourra compter pour faire jouer la flexibilité.
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