En Belgique, comme en France, les inégalités salariales minent les évolutions de carrière des femmes. À compétences égales, les femmes gagnent toujours 20% de moins que leurs homologues masculins. Pour parvenir à obtenir le même salaire, elles devraient donc soit travailler dix ans de plus que les hommes, soit commencer à travailler dix ans plus tôt.
Pour dénoncer cette aberration, le Parti socialiste européen s'est associé à l'organisation des femmes sp.azij-kant et le syndicat belge ABVV. Objectif : éveiller les consciences et mobiliser femmes et hommes autour de l'Equal Pay Day, dont la date a été fixée en Belgique le 14 mars prochain.
Pour cela, une vidéo choc a été mise en ligne mercredi 22 février. On y découvre un père et sa fille de neuf ans. Le père explique qu'il ne peut supporter que sa fille ne soit jamais payée à sa juste valeur à cause de son genre : il décide donc de l'envoyer travailler pour remédier à cette injustice. On suit alors la fillette sur son lieu de travail, où elle a été embauchée pour "dire tout ce qui [lui] passe par la tête"... Un peu comme Donald Trump, dont elle répète mot pour mot les inepties et énormités sur la Chine ou le réchauffement climatique.
"Notre film de campagne pour 2017 prend un ton ludique, mais il porte un message sérieux, explique la présidente du PSE Femmes Zita Gurmai. Malgré l'interdiction dans toute l'Union européenne de toute discrimination directe et indirecte, les femmes sont toujours moins payées que les hommes dans l'ensemble des pays européens."
"Cela signifie non seulement qu'elles percevront un revenu plus faible tout au long de leur vie, mais aussi qu'elles auront des pensions réduites et une situation financière plus précaire à la retraite. Le risque de pauvreté pour les femmes de plus de 65 ans dans l'UE et de 22%, contre 16% pour les hommes", rappelle Zita Gurmai.
Comme le rappelle Les Nouvelles News, l'Equal Pay Day est une initiative de la Commission européenne datant de 2011 et destinée à mettre en lumière les inégalités salariales persistantes entre les femmes et les hommes. Depuis 2015 toutefois, un autre mode de calcul a été privilégié. Désormais, la Journée européenne de l'égalité salariale tombe le jour de l'année où les femmes cessent d'être effectivement payés quand les hommes le sont jusqu'à la fin de l'année.