Dimanche 27 mars, le collectif "Fausse couche, vrai vécu" a publié dans Le Monde un texte au message essentiel : "rompre le tabou" qui entoure la fausse couche en supprimant une expression "qui culpabilise et invisibilise" une réalité vécue par tant de femmes. Une sur dix au cours de sa vie précisément, une grossesse sur quatre dans les 22 premières semaines d'aménhorrées et 200 000 Françaises chaque année, notent ses six fondatrices (Judith Aquien, Fanny de Font-Réaulx, Mathilde Lemiesle, Sandra Lorenzo, Anna N'Diaye, Paloma Stefani), à l'origine de la tribune.
"Toutes, nous avons été confrontées à l'omerta liée aux fausses couches. A ce silence violent et insidieux", dénoncent-elles. "Ensemble, nous décidons de lutter contre cet isolement."
Un engagement qui insiste d'abord le poids des mots, et soumet une proposition forte : se débarrasser de la formule "faire une fausse couche" et la remplacer par "arrêt naturel de grossesse". "Parce que rien n'est faux, et que tout est vrai. Parce que nous ne 'faisons pas les fausses couches', mais les subissons". Parce l'alternative décrit "bien ce dont il s'agit et ce que nous vivons dans nos corps."
Auprès du HuffPost, Sandra Lorenzo développe : "On a beaucoup réfléchi sur l'utilisation du terme fausse couche. Son intérêt est d'être une expression comprise par tout le monde, mais elle reste problématique à plein d'égards". Notamment, la façon dont elle insinue qu'il s'agit d'un "acte volontaire".
Par-delà le choix linguistique, Fausse couche, vrai vécu réclame également une campagne d'information et de sensibilisation, la mise en place d'un arrêt de travail rémunéré à 100 % d'au moins trois jours pour les femmes et leur partenaire, l'augmentation du budget alloué aux hôpitaux pour une meilleure prise en charge des arrêts naturels de grossesse, la formation des personnels soignants, la création d'un numéro vert et d'un suivi psychologique, ou encore l'intégration du sujet aux programmes de SVT.
Des revendications soutenues par une centaine d'autres personnalités, soignant·es ou non, qui ont également signé la tribune. En parallèle, une pétition a été lancée pour les amplifier, laquelle compte déjà plus de 6 500 participations. Une mobilisation conséquente, qui ne fait que souligner l'urgence du sujet.