Ce samedi 29 juin, soit un mois jour pour jour après la célébration du premier mariage gay à Montpellier, se réunissaient militants et sympathisants de la cause homosexuelle à Paris. Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblé lors d’une marche festive pour aller « au bout de l’égalité ». Car si le mariage gay constitue une avance majeure dans l’égalité des droits des homosexuels, plusieurs questions nécessitent d’être soulevées, et les discriminations restent nombreuses.
Inscrite dans le programme de François Hollande au même titre que le mariage pour tous, la procréation médicalement assistée (PMA) est pourtant passée à la trappe. Mathieu Nocent, vice-président de l’Inter-LGBT, explique dans le Monde que c’est un des « nombreux combats [qui] restent à mener », rappelant que la Marche des fiertés est « à la fois un jour de fête et de combat ». Un débat qu’il ne serait pas judicieux de relancer si tôt selon un conseiller du président ou la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, qui estime qu’il « faut que les plaies cicatrisent (…) Sinon, le débat risquerait de partir sur de mauvaises bases ».
Pour Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT, le manque de droits des personnes transsexuelles était une autre raison de marcher ce samedi 29 juin. Au micro de France TV, il juge « leur situation déplorable », regrettant que « la France [soit] très en retard sur le sujet ». Les difficultés des transsexuels pour changer leur état civil sont par exemple pointées du doigt. Et en dehors des grosses manifestations telles que la Gay pride, difficile pour une minorité de se faire entendre dans un pays où le clientélisme politique est de mise.
Nicolas Gougain déplore l’expression d’une « homophobie décomplexée » lors des débats sur le mariage pour tous. Car si le mariage pour tous est une grande victoire, il a été entaché par les manifestations médiatisées d’opposants radicaux. Les pancartes des militants rappellent à juste titre que « l’homophobie est un délit, pas une opinion ». La marche contre les stéréotypes et les préjugés s’est cependant déroulée sans heurts, mis à part une intervention des Hommen, sorte de pendant masculin des Femen farouchement opposé au mariage pour tous. Leur ambition, explicitée dans une vidéo, était de ravir la vedette « aux gays obscènes ». Torse nu mais le visage masqué, ils ont déployé une banderole depuis un balcon sur le parcours de la marche.
Des dispositions spéciales avaient été prises par la préfecture de police, même si Bertrand Delanoë a précisé que depuis sa première participation à l'événement en 1995 « il n’y jamais eu de rassemblement haineux ».
Victoria Houssay
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