"Je suis positive, carrée et déterminée. Je suis une fille qui sait ce qu'elle veut", assure Éléonore Laloux, 34 ans, à France 3 . L'agente administrative à l'hôpital d'Arras a plus d'une corde à son arc. Porteuse de trisomie 21, elle est la porte-parole de l'association Les amis d'Éléonore qui vise à déstigmatiser la maladie, et également autrice d'un livre sur sa condition : Triso et alors !, paru en 2014 aux éditions Max Milo. Elle y écrit notamment qu'elle n'est "pas un poison [...] J'ai un chromosome en plus, c'est tout".
Aujourd'hui, elle s'attaque à un autre domaine : la politique municipale. Et elle entend bien faire bouger les choses une fois en fonction : "Je veux amener du pep's et de la couleur à Arras", lance-t-elle au média local. Et aussi de la propreté : "Je suis partie à Londres l'année dernière et cela n'avait rien à voir avec Arras, c'était propre. Ici, c'est un manque de respect, il y a des crachats et des excréments dans la rue". Elle prêche pour une ville plus dynamique mais aussi plus accessible et inclusive : "On ne parle pas assez d'inclusion, ce sera l'occasion d'en faire plus", estime la jeune femme.
Son nom, c'est Frédéric Leturque (Les Centristes), maire sortant de la ville du Nord-Pas-de-Calais, qui l'a ajouté à la liste "Arras pour vous", avant d'annoncer sa candidature vendredi 7 février. Pour lui la présence d'Éléonore Laloux est un atout conséquent : "Nous souhaitons qu'elle soit élue, qu'elle apporte son courage et son regard", confie-t-il dans un post Facebook. "Ce sera un enrichissement mutuel. Elle ne sera pas une élue comme les autres, mais elle sera une élue à part entière. Éléonore sera accompagnée par Sylvie Noclercq, sa marraine de coeur en quelque sorte. Nous serons également accompagnés et coachés pour relever ce défi ensemble. [...] C'est le chemin pour faire changer les regards."
En France, aucune femme porteuse de trisomie 21 n'a encore été élue au sein d'un Conseil municipal, rappelle France 3. "C'est une fierté", s'enthousiasme celle qu'on félicite déjà dans la rue. Éléonore Laloux habite dans la résidence inclusive de l'îlot Bon-Secours, un projet d'habitation lancé par son père, Emmanuel Laloux, président de l'association Down Up dédiée à la maladie. Son quotidien et son ambition seront relatés, aux côtés du portrait de plusieurs autres résident·es atteint·es de la condition, dans le documentaire J'irai au bout de la lune, de Laurent Boileau, diffusé le 8 avril.