
"J'accordais tellement d'importance à mon apparence, ça me torturait"
Demi Moore fait la Une du magazine People, qui l'a élue "plus belle femme au monde" parmi un large panel de célébrités. Il faut dire qu'après son grand come back dans The Substance, et malgré la non obtention de l'Oscar de la meilleure actrice en février dernier, la star hollywoodienne redouble d'apparitions médiatiques, de confessions fortes et de prises de parole féministes.
C'est le cas dans cette célèbre revue. L'espace d'une interview fleuve, elle aborde sans détour l'âgisme, la dysmorphie corporelle, le rapport à son apparence, aux jugements des autres et à soi même. Elle détaille notamment tout ce qu'elle s'est fait subir pour demeurer ce qu'on attendait d'elle : être le sex symbol le plus iconique des années 90.

Ce qui ne s'est pas fait sans mal pour sa propre santé.
"Je pense que ce qui m'a vraiment touchée au cours de ma vie", explique-t-elle à ce titre, "c'est la violence que l'on peut avoir envers soi-même. Je me suis torturée moi même physiquement. Avec des choses folles comme faire du vélo de Malibu jusqu'à Paramount, ce qui représente environ 42 kilomètres"
Un entraînement physique qu'elle a déployé dans le cadre du tournage de Proposition indécente notamment, drame olé olé où elle côtoie Robert Redford. A l'époque, Demi Moore explique "s'être épuisée physiquement pour être sexy", ce qui en dit long sur les pressions patriarcales. On vous en parle ici.

Et ce n'est pas tout.
"Je me suis déjà regardée dans le miroir en me disant : tu es vieille et ton visage tombe en ruines"
Ils sont forts, ces mots de Demi Moore.

Qui démontrent ô combien la trajectoire est longue quand on est une actrice sexagénaire à Hollywood, d'autant plus lorsque l'industrie vous a sur-sexualisé, et le public avec. La comédienne a toute sa carrière durant volontiers souffert de complications psychologiques étroitement liées à la dysmorphie corporelle. Son estime de soi était étroitement liée au point de vue qu'elle vouait à son look, à son corps.
"Tout cela parce que j'accordais tellement d'importance à ce à quoi ressemblait mon apparence extérieure. Je pense que la plus grande différence aujourd'hui, c'est que cela concerne bien plus ma santé générale, ma longévité et ma qualité de vie", confie-t-elle à People. La comédienne désire ainsi contrer les préjugés et les discriminations faites aux femmes de plus de 40 ans, surtout à l'écran.
"J'écoute mon corps aujourd'hui et j'ai beaucoup moins peur. Plus jeune, j'avais l'impression que mon corps me trahissait. Alors j'essayais simplement de le contrôler.... . J'étais très sévère et j'avais une relation beaucoup plus conflictuelle avec mon corps"

Ce rapport à soi, on le comprend dans une scène qu'on vous partage ici : ce nu frontal dans The Substance, où Demi Moore exprime face à un miroir, en tenue d'Eve, toute la dureté du regard que peut accorder une femme, et une célébrité, à son corps. C'est une séquence intense sur laquelle la star revient dans ce passage médiatique.
"... Et maintenant, je ne fonctionne plus avec ça. C'est une relation beaucoup plus harmonieuse. La beauté naît du confort d'être exactement qui on est. Je pense qu'il y a un aspect que nous avons tous connu : la comparaison et le désespoir. Et ce n'est pas forcément lié à notre apparence. C'est ce jugement sévère et autocritique. Et toute personne exposée au grand jour est confrontée à un jugement et à des critiques externes plus sévères..."

"Je pense que j'ai évolué vers une plus grande bienveillance envers moi-même", poursuit-elle encore avec beaucoup d'introspection.
Un entretien fleuve qui vient mettre les points sur les i.