"Je ne pouvais plus entendre le son de ma propre voix"
Ils sont importants, ces mots de Renée Zellweger. Enfin de retour dans la peau de Bridget Jones, plus iconique des célibattantes (un mot qui avait la cote en 2001), l'actrice détaille en interview la raison de son absence des écrans de 2010 à 2016. Elle est limpide : désamour de soi, fuite de la célébrité, profonde fatigue, burn out.
Il est rare de voir les stars s'exprimer sur leur santé mentale. C'est le cas quand on écoute la comédienne. Qui nous fait penser à ce témoignage d'une autre grande actrice sur la dépression nerveuse absolue que lui a causé le tournage de son plus grand film : "j'étais épuisée comme jamais", "je me suis abusée moi-même", "il y avait tant de souffrance"...
Seulement voilà, les internautes n'étant guère connus pour leur bienveillance, c'est un flux de remarques vénéneuses qui émerge sur les réseaux sociaux : chacun juge l'actrice "méconnaissable" et considère le pourquoi de sa traversée du désert de 6 ans en un seul argument... Ses opérations de chirurgie.
Ce qui remet le sujet sur le plateau, c'est une séance photos de British Vogue. Les photos sont clairement retouchées et plutôt éloignées d'une ambiance naturelle et "sans filtre" certainement désirée par l'actrice à l'origine. Tant et si bien que cela agace les fans sur la Toile.
Quitte à verser dans le body shaming...
Les commentaires parlent pour eux-mêmes.
"C'est limite insultant pour elle là !", "on dirait un chanteur de K Pop (pop coréenne) sur ces photos", "C'est Sharon Stone ?", "Attendez mais on ne dirait même pas la même personne qu'avant", "C'est la chirurgie esthétique qui lui a retiré 20 ans de sa vie ?", "BOTOX", "Vous l'avez rendue méconnaissable Vogue".
Les plus aimables comparent l'actrice... A David Bowie. Ou à Cillian Murphy. Entre critiques émises à l'encontre des "retouches", et piques à peine déguisées envers la star elle-même.
Florilège de réactions incendiaires au-delà des pages de Vogue : "6 ans d'absence à cause de la chirurgie ?", "Tu as fait beaucoup trop de chirurgie", "Tes yeux sont tout ratatinés", "Elle est horrible". C'est ce qu'on peut lire de la part des followers abondants (plus de 5 millions) de US Weekly.
On vous épargne le pire.
C'est déplorable quand tout part d'une libération de la parole, au sujet justement de la sévérité du regard que les femmes peuvent porter sur elles-mêmes, leur apparence, leur attitude, leur beauté. Un film en parle très bien d'ailleurs : The Substance. Surtout l'espace de cette séquence absolument traumatisante.
Du côté des médias US, l'interprète de Bridget témoigne ainsi de son expérience et de son burn out : "J'avais besoin d'une pause durant 6 ans, loin de Hollywood. Je ne supportais plus le son de ma propre voix... Quand je travaillais en tant qu'actrice, je me disais: 'Mon Dieu, mais tu t'entends ? Tu es encore triste Renée ? Ah, c'est ça, ta voix de femme énervée ?' C'était une répétition constante des mêmes expériences émotionnelles que je vivais... Puis je me suis remise sur pied, j'ai construit une maison, j'ai sauvé des chiens, j'ai milité, j'ai passé beaucoup de temps avec ma famille".
Quand on lit ce genre de réactions du public, on comprend mieux la fatigue.