"Le handicap sera l'une des priorités de mon quinquennat", avait promis Emmanuel Macron, lors du débat d'entre-deux-tours en mai 2017. Mais un an plus tard et deux mois après l'annonce d'un quatrième plan autisme, la réalité du terrain révèle encore des lacunes. Et c'est en matière d'accompagnement d'enfants atteints des troubles envahissants du développement (TED), un sujet de prédilection du couple présidentiel, et de surcroît au Touquet, lieu de résidence secondaire des Macron, que des carences persistent.
Dans une vidéo publiée et très relayée vendredi 1er juin sur Facebook, un père de famille originaire d'Auchy-les-Hesdins (Pas-de-Calais) pousse un cri de colère après le refus d'un accompagnement en ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) pour son fils atteint de troubles du spectre autistique qui prévoyait intégrer le collège Maxence Van der Meersch du Touquet à la rentrée prochaine.
"La France ne veut pas de nos enfants à l'école", assène durement Frédéric Grard dont l'enfant porteur de handicap de 11 ans porte le même prénom. "Frédéric veut aller à la grande école. On lui dit quoi maintenant?", demande le Pas-de-Calaisien, qui rappelle le taux de 20% de scolarisation des enfants autistes qui prévalait encore en 2014, de piètres chiffres critiqués par le Conseil de l'Europe.
Le dispositif ULIS permet à des élèves handicapés d'intégrer une classe ordinaire, tout en bénéficiant d'un accompagnement spécialisé pour certains enseignements, au sein d'unités d'un maximum de 12 élèves. Le collège Maxence Van der Meersch est l'établissement le plus proche du domicile de la famille Grard en mesure d'offrir un tel encadrement au jeune Frédéric. Mais selon l'hebdomadaire Les Échos du Touquet, un total de six demandes ont été reçues pour seulement deux places disponibles en septembre. Trois autres enfants autistes seraient donc sur le carreau.
"Ça nous rend fou", lance Frédéric Grard au HuffPost. "On nous a appelés et on nous a seulement dit qu'il n'avait pas été retenu. On ne nous a jamais rencontrés", raconte le père, qui compte se tourner vers un collège offrant uniquement les services d'une Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS). "Ils sont obligés de l'accueillir. Mais le problème, c'est de le faire dans de bonnes conditions", explique l'homme de 34 ans, qui s'inquiète du manque de spécialisation et de formation de certains AVS par rapport au dispositif ULIS.
Ce mercredi 6 juin, le député de la 4ème circonscription du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle (LR), présente justement un rapport d'information sur la prise en charge de l'autisme à l'Assemblée nationale. Il déplore qu'on en vienne à "trier les enfants autistes" en raison d'un manque de moyens. "Dans les autres pays, la quasi-totalité de ces enfants sont scolarisés", compare le député au HuffPost. "Je ne blâme pas le collège, qui fait avec les moyens qu'on lui donne. C'est un manque de personnel d'encadrement", analyse l'ex-maire du Touquet, qui a écrit au ministre de l'Éducation nationale pour l'alerter de la situation.