Johnny Depp, Marilyn Manson, Rammstein...
Le directeur du Hellfest, le festival de musique métal (aux nuances rock et punk au vu de certains choix plus nostalgiques) fait face à de plus en plus de critiques concernant la programmation du célèbre événement hexagonal. Pour cause, les artistes problématiques sont loin d'être denrée rare sur la scène des concerts qui prennent place à Clisson (Loire Atlantique).
Dernier en date ? Till Lindemann de Rammstein, accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes - plus précisément d’agressions sexuelles par une dizaine de victimes présumées. Chanteur qui devrait pourtant assurer une performance pour l'édition 2025 de la "Fête de l'Enfer".
Mais Ben Barbaud, directeur du festival, n'en démord pas. Et semble quelque peu dénoncer - subtilement, entre les lignes - la cancel culture, cet appel au boycott collectif concernant les célébrités sous le coup d'accusations graves. Un concept que nous décryptons pour vous ici.
Et qui semble exclu du festival. "Je ne suis pas juge, j'invite les artistes que les gens ont envie de voir...", explique le directeur. Ledit festival, d'ailleurs, rappelons-le, cristallise depuis l'an dernier des accusations graves de harcèlement sexuel, au gré de témoignages dénonçant les attitudes de chanteurs, musiciens, producteurs... On vous en parle dans cet article.
Mais ce n'est pas tout.
Ben Barbaud s'explique à propos de la présence du leader de Rammstein : "Les poursuites judiciaires contre lui ont été abandonnées par le parquet allemand faute de preuves..."
Plus précisément, l'enquête a été classée sans suite.
Les témoignages à l'encontre de Till Lindemann, rappelle le Huff Post, témoignent d'un même schéma : "des femmes invitées en loge, qui auraient droguées, puis agressées sexuellement par Till Lindemann, lequel aurait bénéficié d’aide de la part de membres du staff et notamment de la manager de la tournée".
Une certaine continuité pour le Hellfest ?
L'an dernier, le "malaise" avait pour nom... Johnny Depp. La star hollywoodienne, malgré les polémiques (euphémisme : on vous en parle ici), s'était effectivement produit au sein du festival avec son groupe Hollywood Vampires (il y côtoie Alice Cooper), malgré les accusations de violences conjugales (et par ailleurs, sa condamnation à Londres, sur ces charges). C'était par ailleurs la deuxième venue du groupe de Johnny Depp en cinq ans, soit dit en passant.
"À partir du moment où l’artiste n’est pas interdit de se produire en France et qu’il y a une demande de notre public, on le programmera. Le Hellfest n’a jamais été un festival politisé", avait alors expliqué le directeur. Mötley Crüe, Guerilla Poubelle, nombreux furent les groupes aux membres visés par de graves accusations (violences conjugales, violences sexuelles), mais tout de même invités à se produire sur scène.
Pendant ce temps, l'association Hellfest productions, qui organise le festival, a quant à elle fait l'objet d'accusations de harcèlement moral et de harcèlement sexuel. Pour des faits présumés qui remonteraient à 2017.
Un sujet qui, comme la venue de certains artistes, dérange.
"... Mais j’ai refusé d'inviter Marilyn Manson. De mon point de vue, sa situation est beaucoup trop trouble pour le programmer", a cependant achevé Ben Barbaud. Rappelons que l'ex compagne de Marilyn Manson, Evan Rachel Wood, accuse ce dernier de viol.
L'actrice, dont le témoignage est à retrouver intégralement ici, dit cela du tournage d'un clip de la rockstar : "Cela ne s'est pas du tout passé comme je pensais que ça allait être. Nous avons fait des choses qui n'étaient pas ce qui m'avait été proposé. Nous avions discuté d'une scène de sexe simulée, mais une fois que les caméras ont tourné, il a commencé à me pénétrer pour de vrai".
Le chanteur est en outre accusé d'agression sexuelle, de coups et blessures, de violence conjugale.