En février dernier, Judith Godrèche accusait Jacques Doillon d'agressions sexuelles. Et ce, en relatant notamment une scène qui aurait pris place dans le cadre de son film, La fille de 15 ans. L'actrice témoignait alors : "Sur le tournage, il a engagé un acteur, il l'a viré et il s'est mis à la place. Tout d'un coup, il décide qu'il y a une scène d'amour, une scène de sexe entre lui et moi. On fait 45 prises. J'enlève mon pull, je suis torse-nu, il me pelote et il me roule des pelles".
Autres faits présumés relatés par Judith Godrèche ? Des essais qui auraient également impliqué une agression sexuelle. "Doillon me demande un jour de m'allonger sur le lit et il me dit que pour la respiration, il faut qu'il se rapproche de moi pour pouvoir vraiment écrire ce personnage... Il m'embrasse, la pièce est fermée, je ne sais pas si Charlotte [Gainsbourg] ou Jane [Birkin] sont là. Il me met les doigts dans la culotte et il me fait allonger sur le lit, et avec son jean, en portant toujours son jean, il se met à se frotter sur moi pour se faire jouir"
Aujourd'hui, Jacques Doillon s'est exprimé, dans les pages du Parisien. Et le cinéaste nie les faits : "Je n'ai jamais promis de rôle à quiconque ni profité de ma position de réalisateur pour obtenir des faveurs sexuelles..."
Jacques Doillon de poursuivre, dans ce long article du journal : "Je n'ai jamais eu de rapport intime avec Judith Godrèche. Je n'ai jamais été attiré par elle. Je vivais à l'époque avec Jane Birkin, dont j'étais amoureux. Il ne s'est rien passé avec Judith ni dans un bureau ni nulle part ailleurs". Le réalisateur de 79 ans revient plus précisément sur l'une des scènes évoquées par l'actrice.
"La scène de sexe dont parle Judith Godrèche était écrite dans le scénario. Celle qu'on a tournée est beaucoup plus prude que celle qui était prévue. En 35 films, il m'est arrivé une ou deux fois d'avoir des idylles avec des comédiennes, mais je n'ai pas été un harceleur". Le réalisateur dément également toute autre allégation à son encontre : "Judith Godrèche a ouvert le bal et fait de moi son bouc émissaire. Les autres accusations l'ont suivie. Il semble que l'effet de meute décrit en psychologie s'applique là parfaitement".
Le metteur en scène a décidé de porter plainte pour diffamation.
L'actrice Nora Hamzawi a exprimé son refus de défendre le prochain film de Jacques Doillon, où elle figure. "La question ne se pose même pas pour moi", détaille-t-elle sur les ondes de France Inter. "Il est en train de se passer quelque chose d'important concernant la libération de la parole sur des faits de violences sur mineurs dans le milieu du cinéma. Sortir le film maintenant, c'est vraiment un manque de respect. Je ne soutiens pas cette décision qui me semble être un mépris vis-à-vis de la parole des femmes"