A force d'en parler, on a l'impression qu'elles sont nombreuses, les voix "du milieu" à soutenir Judith Godrèche. Après tout, cela fait déjà bien des fois que l'actrice s'est exprimée, à propos de Benoît Jacquot, et de Jacques Doillon. La longue enquête du "Monde", la Une de Télérama, l'émission de Médiapart... Et pourtant, le silence de ses confrères et consoeurs est parfois assourdissant ! On le constate.
Surtout du côté des voix masculines en fait. Car si on a largement entendu la parole - toujours vive - de Mathieu Kassovitz dans les médias à ce sujet, ses collègues ne pressent pas la porte pour prendre position. Peut être faut il alors chercher du côté des nouvelles générations pour faire bouger les lignes ? Comme François Civil, par exemple...
Et justement, l'acteur de 34 ans à l'affiche du thriller social et scolaire Pas de vagues, actuellement en salles, a donné le ton dans les pages de Sud Ouest ! On le lit : "Alors, je le déclare sans détour : je soutiens fortement la parole des femmes victimes". Et il ne s'arrête pas là...
Car François Civil va à la fois évoquer le témoignage de Judith Godrèche et celui d'Anouk Grinberg, voix majeure de "l'affaire Depardieu". La comédienne avait effectivement dénoncé l'attitude de "l'ogre du cinéma français" sur le plateau du film Les volets verts notamment. Elle avait longuement pris la parole dans ELLE à ce propos. On s'en souvient.
Et l'acteur des Trois mousquetaires poursuit sur le même ton : "En écoutant les témoignages d'Anouk Grinberg ou de Judith Godrèche, on se sent traversé par le frisson de l'histoire. Ce qui se passe est extrêmement positif !". Quelques mots qui viennent rompre une morne plaine où les paroles masculines peinent à résonner, sur une scène qui n'a jamais connu une libération aussi massive pourtant.
Sur les violences sexuelles à proprement parler, on pourrait encore aborder les propos de Daniel Auteuil, qui avait soutenu la voix de son ex compagne, Emmanuelle Béart, victime d'inceste. Et avec elle, le témoignage #MeToo de toutes les victimes : "Il était temps que la parole se libère. Cette violence est inhérente à toutes les professions, tous les milieux. C'est quelque chose qui a toujours existé malheureusement, et encore une fois, dans tous les métiers. Je n'aime pas qu'on stigmatise le cinéma, parce que c'est partout pareil"
En parallèle de toutes ces interventions, le fait que les hommes s'expriment, ou non, sur #MeToo, demeure une interrogation constante, surtout en 2024. Le mouvement #MeTooGarçons, par exemple, qui permet de dénoncer les violences sexuelles faites aux hommes, suggère que deux #MeToo pourraient coexister, là où la visée de cet élan est justement de dénoncer les violences sexuelles en général. Hommes, et femmes.
Une lutte collective !