Millie Bobby Brown, 14 ans, s'est enfin exprimée après son départ de Twitter le 13 juin dernier. La jeune actrice, révélation de la série Netflix Stranger Things, avait été la cible de harcèlement sur ce réseau social. Des histoires médisantes avaient pullulé sous le hashtag #TakeDownMillieBobbyBrown (comprendre "Démolissez Millie Bobby Brown"). Des internautes malveillants répandaient des fake news la présentant comme homophobe ou islamophobe. Ce manège avait débuté au mois de novembre 2017. Un premier compte avait alors prétendu que l'actrice lui avait retiré son hijab et l'avait piétiné. Le compte a depuis été supprimé.
Lundi 18 juin, Millie recevait le MTV Movie and TV Awards de la meilleure actrice pour son rôle d'Eleven dans Stranger Things. Convalescente (elle s'est légèrement blessée), elle a remercié la chaîne et le public par le biais d'une vidéo. C'était la première fois qu'elle apparaissait depuis son départ du réseau social la semaine dernière.
La jeune fille en a profité pour faire un point sur le cyber-harcèlement : "Comme je sais qu'il y a beaucoup de jeunes qui regardent ce programme, et même les adultes aussi, ils pourraient probablement utiliser la chose que l'on m'a enseignée : si vous n'avez rien de gentil à dire, ne le dites pas. Il ne devrait pas y avoir de place dans ce monde pour l'intimidation et je ne vais pas la tolérer. Et aucun d'entre vous non plus." Elle ajoute : "Si vous avez besoin d'un rappel de votre valeur et de vous élever au-dessus de la haine, envoyez-moi un message sur Instagram"
On le rappelle, l'actrice n'a que 14 ans. Ses harceleurs semblent oublier qu'elle n'est qu'une jeune ado, pas encore une femme construite. Le cyber-harcèlement est bien inacceptable, peu importe l'âge de la personne visée. Mais le fait qu'une enfant en soit la cible rend la chose encore plus grave.
En France, selon une étude du ministère de l'Éducation nationale en 2015, 58% des victimes de cyber-harcèlement sont des filles.La journaliste Nadia Daam mais aussi la militante féministe Caroline de Haas ont aussi dû quitter Twitter à cause de cet acharnement numérique. Une loi sur les raids numériques a été votée à l'Assemblée nationale en mai. Elle a été portée par la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa qui, à cette occasion, avait été ferme : "La loi facilitera les plaintes des victimes des raids numériques qui, parce qu'ils sont impunis, contribuent à la perception d'Internet comme une zone de non-droit. Nous voulons envoyer un message extrêmement clair aux harceleurs en ligne : la République ne tolère pas ces agissements, ces actes ne pourront plus rester impunis".