L'année a démarré fort avec la tenue, dans plusieurs grandes villes américaines (et un peu partout dans le monde) de la Women's March. Le 21 janvier, au lendemain de l'investiture de Donald Trump, un demi-million de femmes et d'hommes ont battu le pavé pour défendre leurs droits. À l'heure où les conservatismes et les partis liberticides et identitaires gagnent du terrain dans les urnes, marcher ce 21 janvier, c'était se battre pour l'égalité entre les genres, pour le droit des femmes à disposer librement de leur corps, pour celui de la communauté LGBTQ et des minorités. C'était aussi se positionner clairement contre ce nouveau président misogyne, accusé de harcèlement sexuel et qui lors de sa campagne présidentielle, avait tenu des propos hallucinants de violence à l'égard des femmes.
Emma, c'est cette super dessinatrice qui dessine pour faire bouger les choses et dénoncer les injustices. Cette année, outre ses dessins sur le congé maternité ou l'interdiction du port du voile dans les espaces publics, elle a pris le temps de dessiner une super BD pour rendre accessible le concept de "charge mentale", ou comment les hommes, s'ils participent bien aux tâches domestiques, se voient toujours comme des exécutants des ordres de leur compagne, forcément perçue comme la "cheffe de projet" du ménage, des courses et de l'éducation des enfants.
On l'avoue : c'est l'une de nos histoires préférées de 2017. Révélée dans l'émission britannique "The Secret Life of Five Years Old", Eva est une gamine aussi mignonne que futée qui a cloué le bec au petit garçon qui la prenait pour une idiote en enchaînant les prises de karaté et en affirmant qu'elle savait extraire l'ADN d'une banane. On a aussi adoré son discours girl power pour enjoindre les filles à travailler et à voter. Si l'avenir du féminisme c'est elle, on est hyper rassurées.
On ne pourra jamais assez remercier Asia Argento, Rose McGowan ou encore Ashley Judd qui, début octobre, ont publiquement accusé le producteur tout puissant de Hollywood Harvey Weinstein de harcèlement, agressions sexuelles et viols. Grâce à leur prise de parole, des milliers de femmes ont-elles aussi dénoncé, via les hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc, ceux qui usent de leur pouvoir pour traiter des femmes comme des objets. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le Time Magazine a sacré ces "Briseuses de silence" personnalité de l'année 2017. Elles le méritaient amplement.
En posant enceinte début février cette photo pop et baroque sur Instagram, Beyoncé n'a pas seulement annoncé avec classe qu'elle attendait des jumeaux, elle a aussi pulvérisé le record de la photo la plus aimée sur le réseau social, jusqu'ici détenu par Selena Gomez. En 45 minutes, le cliché avait récolté 7,3 millions de likes.
En avril dernier, alors que des manifestants du groupe d'extrême droite English Defence League défilaient dans les rues de Birmingham "contre l'islamisation de l'Angleterre", une jeune femme n'a pas eu peur de se mesurer à eux. Immortalisé par le photographe Joe Giddens, le moment où on la voit, sourire en coin, défier le chef de file de cette formation xénophobe restera dans les annales.
Parce qu'elle s'est emparée dans sa chronique pour Europe 1 du sujet du cyber-harcèlement dont étaient victimes Clara Gonzales et Elliott Lepers, les deux créateurs du numéro antirelous, la journaliste Nadia Daam s'est retrouvée, durant des semaines, harcelée, menacée de meurtre ou de viol par des trolls du forum 18-25 de Jeuxvidéo.com. Ébranlée mais pas à terre, Nadia Daam a porté plainte conjointement avec la radio tout en poursuivant son activité de journaliste. Grand respect à elle.
Rameuter les foules pour voir un film de super-héros, les studios hollywoodiens savent très bien le faire. Mais quand le super-héros en question est une femme, c'est une autre paire de manche. C'est pourtant l'exploit qu'a réussi à relever Patty Jenkins, la réalisatrice de Wonder Woman. Grâce à sa direction impeccable, le film mettant en scène Gal Gadot dans le rôle de l'Amazone aux super pouvoirs a récolté plus de 821 millions de dollars au box-office.
Parce qu'elle en a eu marre de voir son fils être l'objet de moqueries parce qu'il portait du vernis à ongles, Élise, auteure du blog "Maman Rodarde !" a décidé de l'aider à s'assumer tel qu'il est. Elle a donc créé des dépliants absolument géniaux qui prouvent qu'il est tout à fait possible d'être une fille ET de vouloir un jour devenir présidente de la République ou bien d'être un petit garçon ET de porter des jupes.
Diffusée sur Hulu au printemps, la série The Handmaid's Tale, adaptée du roman dystopique de Margaret Atwood, dans lequel les femmes fertiles sont réduites en esclavage, n'a jamais trouvé une telle résonance dans notre société. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'en septembre, des militantes pro-choix irlandaises ont revêtu la tenue écarlate portée par Offred dans la série pour défendre le droit à l'avortement dans ce pays où l'IVG est encore aujourd'hui considéré comme un crime. Ou quand la réalité rattrape la fiction.
Sous-médiatisé, le sport féminin a pourtant de quoi passionner les foules. La preuve avec l'équipe de France de handball féminin, qui vient d'être sacrée championne du monde ce dimanche 17 décembre après sa victoire contre la Norvège. Et la presse aura beau faire des articles sexistes pour rappeler que tout le mérité revient à leur entraîneur (un homme, obviously), les grandes dames du hand, ce sont elles.
Amandine Gay, c'est cette formidable réalisatrice qui donne, dans son documentaire Ouvrir la voix, la parole à 24 femmes afro-descendantes, ayant grandi en France et en Belgique. À travers des entretiens passionnants réalisés en plan serré, elle nous montre ce que c'est que d'être une femme noire dans la France de 2017, dans une société qui continue de discriminer ou d'invisibiliser à cause de leur couleur de peau. Auto-financé et auto-produit, le docu a réussi l'exploit d'avoir une date de sortie officielle et de faire salle comble à chaque projection. Et rien que pour ça, on est hyper admiratives.
Il faut bien reconnaître une chose à Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, c'est qu'elle a une sacrée répartie. Interrompue par un malotru à l'Assemblée nationale alors qu'elle répondait à la question d'une autre députée sur le tour de France de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa l'a sèchement remis à sa place en sortant du tac-au-tac : "Oh, gardez-vos nerfs !", ce qui lui a valu une standing ovation à la fin de son intervention.
Trois ans après la sortie de 1989, déjà détentrice de moults records, Taylor Swift a encore prouvé qu'elle était la reine de la pop. N'en déplaise à ses détracteurs qui lui reprochent son approche ultra-calibrée et marketée de la musique, Taytay s'est une fois encore hissée au sommet des charts avec Reputation, son sixième opus dans lequel elle règle ses comptes notamment avec Kanye West. En quatre jours, Reputation avait passé la barre du million d'exemplaires écoulés outre-Atlantique et devenait donc l'album le plus vendu aux États-Unis en 2017.
Seule bibliothèque uniquement dédiée à l'histoire des femmes, du féminisme et du genre, la bibliothèque Marguerite-Durand, située dans le XIIIe arrondissement de Paris, était promise à la fermeture par la maire de Paris Anne Hidalgo. C'était sans compter sur la mobilisation de militantes féministes qui, durant des semaines, ont multiplié sit-in et manifestations pour garder ce haut-lieu ouvert. Menées par l'historienne et présidente-fondatrice de l'association Archives du féminisme, les militantes ont obtenu gain de cause début décembre. Leur nouveau combat aujourd'hui ? Obtenir de plus grands locaux pour accorder à l'histoire du combat féministe la place qu'il mérite.
Il n'y a pas d'âge pour avoir une conscience féministe. La preuve avec Sofia Myhre. À 11 ans, cette gamine australienne est parvenue à convaincre la ministre de l'Éducation de son pays de changer les règles sur le port des uniformes à l'école. Désormais, les collégiennes d'Australie-Occidentale pourront venir à l'école vêtues de pantalons ou de shorts, tout comme leurs camarades masculins.
L'an dernier, la comédienne Marion Seclin a été la victime d'un déferlement de haine inimaginable sur les réseaux sociaux, ce qui lui a valu le triste titre de "championne de France de cyber-harcèlement". Sur la scène du TEDxChampsÉlyséesWomen le 3 novembre dernier, elle est revenue sur cet épisode et nous a donné la clé pour changer les choses : remplacer la haine par la bienveillance. "Je vous propose juste de donner l'exemple, de communiquer votre satisfaction en ligne. Votre amour, pourquoi pas. Ou juste votre présence. De commenter, de liker, de mettre un pouce bleu et de mettre un commentaire constructif, même s'il est négatif", a expliqué Marion Seclin, qui a conclu : "Si on crie plus fort notre satisfaction, on n'entendra plus du tout ceux qui crient leur haine."
Au printemps, alors que la révolte grondait au Venezuela contre le gouvernement du président Maduro, les manifestants ont trouvé leur héroïne : Caterina Ciarcelluti. À 44 ans, cette ancienne mannequin surnommée "Wonder Woman" est devenue le symbole de la lutte contre la corruption des élites du pays après qu'elle a été photographiée en train d'affronter les forces de l'ordre, un foulard sur le visage pour se protéger des gaz lacrymogènes.
Retenez bien le nom de Greta Gerwig : c'est celui d'une grande réalisatrice. Jusqu'ici principalement connue comme comédienne, notamment dans les films indé de Noah Baumbach, la jeune femme a pris son envol cet année en réalisant Lady Bird, touchant portrait d'une étudiante paumée qui fait tout pour ne pas ressembler à sa mère (et qui sortira le 28 février en France). Encensé par la critique outre-Atlantique, le film a réussi l'exploit de se hisser au sommet des films les mieux notés de tous les temps sur le site Rotten Tomatoes, dépassant ainsi Toy Story 2. Ce qui n'a pas empêché les Golden Globes de snober le film de Greta Gerwig. Vous avez dit rageant ?
Cardi B, c'est la nouvelle sensation du rap US. Tellement sensationnelle que son dernier single, "Bodak Yellow" cumule plus de 200 millions de vues sur YouTube et s'est hissé au top du Hot 100 du Billboard pour la troisième semaine consécutive. Ce qui fait de Cardi B la rappeuse la plus populaire de tous les temps, devant Lauryn Hill et Missy Elliott. Pas rancunière, celle-ci lui a même présenté ses félicitations sur Twitter. Sorority Power.