Depuis maintenant deux mois, le Venezuela est en proie à une profonde crise sociale, économique et politique. Chaque jour, des milliers de manifestants descendent dans les rues de Caracas, la capitale du pays, pour protester contre le renforcement des pouvoirs du président socialiste Nicola Maduro, dont ils réclament la démission. Accusé d'avoir voulu s'arroger les pleins pouvoirs en octroyant à la Cour suprême les prérogatives du Parlement, le chef d'État dont le mandat court jusqu'en 2019 est aussi soupçonné de sanctionner de museler l'opposition en enfermant les leaders politiques s'opposant à son gouvernement. Depuis le début du mois d'avril, les affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants ont plongé le pays dans un climat de violence et de terreur. Selon l'ONU, 43 personnes sont décédées depuis le début des manifestations il y a six semaines.
À Caracas, où se tiennent les principales manifestations, les opposants au président Maduro ont trouvé leur héroïne : Caterina Ciarcelluti. À 44 ans, cet ancien mannequin au physique athlétique est devenu le symbole de la résistance des Vénézuéliens face à leurs élites corrompues. Surnommée "Wonder Woman", Caterina Ciarcelluti fait la fierté des manifestants depuis qu'elle a été photographiée en train d'affronter les forces de l'ordre, un foulard sur le visage pour se protéger des gaz lacrymogènes.
Coach sportive et amatrice de sensations fortes, Caterina Ciarcelluti est rapidement devenue la coqueluche des médias, qui voient en elle l'emblème de la révolte vénézuélienne. Le Times, qui lui a consacré un article, a justement remarqué qu'elle était en meilleure forme que les policiers qu'elle affronte.
Persuadée que la révolution passera par la rue – elle avait déjà manifesté contre Hugo Chavez au début des années 2000- Caterina Ciarcelluti veut aujourd'hui croire que la force de la contestation pourra aboutir à la tenue prochaine de nouvelles élections. "Il faut continuer à motiver les adolescents, la nouvelle génération qui va bientôt déferler pour prendre le relais. Les gens sont de plus en plus nombreux à descendre dans la rue. Et cela, c'est bon pour nous. C'est ce que nous voulons."
En attendant une possible démission de Nicola Maduro et des sanctions de la communauté internationale, Caterina Ciarcelluti poursuit son combat dans les rues de Caracas et sur les réseaux sociaux, où elle est suivie par plus de 55 000 abonnés.