Le mariage "pour tous" : erreur sémantique ou effet de communication ?
Publié le 4 janvier 2013 à 17:35
Par Terrafemina
L'apparition du slogan "le mariage pour tous" relèverait d'une erreur sémantique. L'idée généreuse de l'accès au mariage pour les couples homosexuels génère des questionnements divers pas forcément en terme de réprésentation sociale : sur la définition même du mariage et le sens de celui ci dans la conscience collective. De ce premier débat fondamental et acquis par la majorité des Français, émerge une nouvelle confusion qui trouble le champ des libertés publiques : la procréation médicale assistée et l'adoption deviennent des possibles par l'effet du mariage. Peut-on clarifier les notions et ne pas tomber dans des facilités langagières qui impliqueraient des non-sens et des mauvaises interprétations ?
Le mariage "pour tous" : erreur sémantique ou effet de communication ? Le mariage "pour tous" : erreur sémantique ou effet de communication ?
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Mariage gay, hétéro, trans-genre, pour tous, faut-il entendre par là toutes les composantes de la population en âge de se marier ? Pour rappel, la loi française permet à deux personnes de sexe opposé de s’unir civilement à partir de dix huit ans, sauf dérogations et cas exceptionnels. La problématique du mariage est posée : à partir de dix huit ans, deux personnes de sexe opposé peuvent s’unir civilement (en ce sens voir les articles 212 et suivants du code civil qui définissent les modalités du mariage entre époux).

Or au café du commerce on entend parler de mariage « pour tous » ? Ensuite non seulement on fait appel aux bonnes consciences pour universaliser un acte civil fondamental dans la vie des citoyens mais on lie selon les futures dispositions, le mariage à la procréation médicale assistée et à l’adoption. Ce qui implique en simplifiant, que bon nombre de couples à composante homosexuelle ou hétérosexuelle devront passer par le mariage pour adopter.

Deux personnes en couple ne pouvant adopter conjointement en dehors du cadre juridique précis qu’est l’institution du mariage. Or, cela risque de poser une discrimination à l’égard de cette autre cellule familiale, le mariage devenant de fait un gage de garantie lié à une présomption de stabilité du couple ou un certificat « de bonnes mœurs » éradiquant toutes les dérives et préservant l’intérêt de l’enfant. Un certain nombre de questions se posent au Législateur.

Pourquoi mélanger mariage, adoption et procréation médicale assistée ? Parmi les soixante propositions de François Hollande figurait l’accès au mariage civil pour les couples homosexuels. La majorité des français est en faveur selon les derniers baromètres de ce mariage nouvellement décliné. En effet, pourquoi des individus qui vivent selon leurs convenances ne pourraient contracter mariage ? Cette question est acquise du moins sa réponse semble procéder d’une avancée sociétale ineffable.

Demeure le champ des libertés publiques auquel viennent se heurter l’éthique, la conscience, le possible, le désarroi ou tout simplement l’envie de donner à un enfant l’amour, l’éducation, le sens de la vie etc. Le mariage est un acte civil et universel dans la société. Le mariage religieux préfigure un autre sens. Celui d’une croyance et la revendication de celle-ci dans la communion sainte des individus réunis pour la circonstance dans un lieu particulier (église, synagogue, mosquée, temple etc.). Mais la notion de mariage « pour tous » que peut-elle recouvrir ? On ne va pas épouser sa sœur ou son frère par exemple. Ce slogan bien utile pour les revendications et les manifestations de rue peut-il être utilisé dans ce cas précis ? A trop vouloir simplifier pour faire adhérer le plus grand nombre, on pratique sans le vouloir des dérives sémantiques qui peuvent au final se révéler dangereuses et soulever d’autres questionnements sur des sujets dits tabou, au premier plan duquel se positionne l’inceste.

Si le mariage « pour tous » demeure un effet de communication, un slogan bien utile car simpliste, il reste tout aussi dangereux car il procède d’un effet manipulateur des consciences, d’un corpus idéologique populaire, qui s’adresse à tout un chacun. Or le peuple n’est pas stupide à ce point. Traitons-le alors comme un adulte pensant, un membre actif de la société et remercions par avance, les annonceurs de décliner des vocables justes et précis, accessibles et tout aussi percutants dans leurs effets médiatiques.

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