Un amendement de la loi Hamon sur la consommation projette de n’autoriser l’appellation « restaurant » qu’aux établissements qui cuisinent sur place, ce qui n’est pas toujours le cas. Fini les frites congelées, le gâteau au chocolat industriel, la vinaigrette en bidon ? Peut-être. Selon le Syndicat national des hôteliers restaurateurs cafetiers traiteurs (Synhorcat), sur les 31% des restaurateurs qui avouent utiliser des produits industriels, 67% arrêteraient cette pratique si l’amendement était appliqué.
La mesure, qui concernerait d’après le Synhorcat près de 10% des restaurateurs, pourrait venir en aide à la gastronomie française. Classée au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, elle attirerait 40% des touristes qui visitent l’Hexagone. Une visite culinaire qui peut s’avérer déceptive pour quiconque tombe sur une religieuse industrielle décongelée à la va-vite. Las d’être bernés, les Français sont favorables à cet amendement qui encourage le « fait maison ». Selon un sondage réalisé par Opinionway, ils sont 96% à être pour le retrait de l’enseigne « restaurant » à ceux qui ne la méritent pas.
Depuis 1995, l’appellation « boulangerie » fait l’objet de règles d’encadrement strictes. Seuls les établissements où le processus de fabrication du pain est assuré sur place à chaque étape, du pétrissage à la cuisson peuvent se targuer d’une enseigne « boulangerie ». Une mesure qui tend à tirer vers le haut la qualité de fabrication des pains, qui pourrait bien avoir la même influence positive sur les restaurateurs.
Pour l’heure, un site internet propose de répertorier les restaurants qui prônent le « fait maison ». Restaurantquifontamanger.fr, dont le nom reflète bien le paradoxe de la situation, recense pour l’heure 240 établissements qui répondent aux critères. Son créateur, Alain Tortosa, explique au Figaro qu’il est pour cet amendement.
Si la fraîcheur serait nécessaire pour qu’un établissement puisse pouvoir se revendiquer « restaurant », des exceptions seraient faites pour des produits tels que les glaces ou la moutarde : « on ne veut tout de même pas obliger les restaurateurs à récolter leur safran dans leur arrière-cour », ironise Alain Tortosa.
Victoria Houssay
Au restaurant, la lumière et la musique influencent notre façon de manger
Sorties : 10 restaurants insolites à Paris
Les 50 meilleurs restaurants du monde et leurs prix
Les Français sortent moins au restaurant