La petite Riley avait ouvert la voie. Frange bien droite et regard buté, du haut de ses 6 ans elle n’avait pas hésité à critiquer vivement les jouets pour enfants, « rose pour les filles, super héros pour les garçons ». Filmée par son père en 2011, la petite fille rebelle avait réjoui les internautes qui avaient été près de 5 millions à regarder sa vidéo coup de gueule sur Youtube.
Pas dupes les fillettes d’aujourd’hui... Face au sexisme latent que l’on retrouve dans les magasins de jouets, les petites clientes prennent les choses en main et partent en guerre contre les stéréotypes. Ainsi, Charlotte, 7 ans, est la nouvelle figure de proue de cette innocence implacable qui ne se laisse pas faire par les industriels du jeu. Faisant le cruel constat que les Lego pour filles sont séparés des Lego pour garçons dans les magasins (qui insistent sur la différence des genres en créant deux sections, une rose et une bleue), Charlotte a par ailleurs observé avec tristesse que « tout ce que les filles faisaient c’est rester assises à la maison, aller à la plage, faire les boutiques et elles n’ont aucun travail ». Trop injuste alors que les garçons eux ont droit à des Lego de compétition, qui sont « des aventuriers qui travaillent, qui sauvent des gens et ont un métier ». « Ils nagent même avec les requins… », souligne la fillette envieuse, qui regarde avec un dédain nouveau ses Lego filles qui ne savent rien faire de mieux que d’imiter des ménagères dociles. Mais Charlotte est une petite fille du XXIe siècle qui n’entend pas accepter passivement ces inégalités, et elle a pris sa plume pour s’adresser directement à Lego, réclamant justice et accessoirement des Lego pour filles qui en ont. « Je veux que vous fassiez plus de Lego filles pour les laisser partir à l’aventure et s’amuser, ok ?!! », a-t-elle exigé dans un courrier du 14 janvier dernier.
Quelques bourrelets supplémentaires pour Belle, Cendrillon et Jasmine ?
De son côté, Jewel a 17 ans et a passé l’âge de jouer aux Lego. En revanche, cette fan de dessins animés a trouvé son cheval de bataille : les princesses Disney. Tailles de guêpe, jambes filiformes, silhouettes de rêve : Jewel, qui se qualifie elle-même de « plus size », ne s’y retrouve pas. Pourquoi toutes les héroïnes Disney seraient-elles taille mannequin, loin de la réalité des petites filles et adolescentes qui regardent leurs aventures ? Prenant le taureau par les cornes, la lycéenne a lancé une pétition en ligne, qui a d’ores et déjà recueilli plus de 17000 signatures, réclamant une princesse ronde. Pour que les contes de fées soient un peu plus réalistes ? « Si Disney pouvait créer un personnage grande taille, qui serait belle, géniale et aussi mémorable que les autres, ce serait une grande avancée pour toutes les filles rondes, bombardées d'images qui les font se sentir laides parce qu'elles ne correspondent pas aux standards de la minceur », avance surtout Jewel.
Des Lego pour filles qui n’ont pas froid aux yeux et des princesses rondes qui s’assument ? Qu’on se le tienne pour dit, la révolution contre le sexisme est en marche.