






Le film le plus scandaleux de l'année... Est-il un Disney ?
Question complètement incongrue, et pourtant... Cela fait plus de deux ans que Blanche Neige, en salles ce mercredi 19 mars après une interminable attente, croûle sous les scandales et les controverses.
Et pas seulement car l'annonce de Rachel Zegler (la révélation de West Side Story) dans le rôle-titre a fait rugir les réacs sur les réseaux sociaux - qui goûtent peu à une comédienne métisse en "Blanche Neige". L'objet d'un cyber harcèlement aussi nonsensique que déplorable, qui concilie misogynie et racisme. On vous épargne les réactions des pingouins les moins glissants de la banquise.
Mais cela ne s'arrête pas là.
Non, c'est une ribambelle de scandales qui accompagne le nouveau blockbuster où Gal Gadot incarne la célébrissime sorcière et Reine - aux pommes empoisonnées et au miroir facétieux. Un récap est nécessaire pour raconter "l'autre" Blanche Neige : le film, bien plus étonnant et dérangeant, qui s'est joué en coulisses tous ces mois durant...
Est-ce le plus controversé des Disney ?
C'est possible. Tout commence dès l'annonce de ce projet de remake en "live action" du classique Disney, chef d'oeuvre absolu du cinéma d'animation, et véritable pierre angulaire des longs-métrages de Walt Disney. Un film qui a quasiment un siècle et dont la qualité graphique emprunte autant aux gimmicks de Walt qu'aux toiles des grands maîtres.
Mais est-ce pertinent de mettre en scène sept nains dans une grotte en 2025 ? L'interrogation est rapidement lancée, dès 2022, par Peter Dinklage, interprète de Tyrion Lannister dans Game of Thrones, qui dans les pages du Guardian n'hésite pas à dégommer cette idée, protestant : "Disney, vous vous prétendez progressistes en engageant une actrice latina, mais vous continuez à raconter une putain d'histoire arriérée sur sept nains vivant dans une caverne ?"
S'ensuivront gros titres pétaradants de tabloïds, débats dans la presse et droits de réponse. Le film n'est même pas entré en tournage lors de ces premières controverses. La même année, rappelle une enquête très détaillée à retrouver dans le dernier numéro de Première, alors que Rachel Zegler et Gal Gadot présentent le film à Entertainment Weekly, la jeune actrice de West Side Story n'hésite pas à fustiger la vision de la femme plébiscitée par le classique de Disney, jugeant "extrêmement vieillotte cette manière de dépeindre la féminité". De quoi secouer la maison aux grandes oreilles qui ne s'attendait pas forcément à ce que des charges virulentes émanent de leur superstar.
Mais c'est encore deux ans plus tard que les clivages font s'exacerber... Entre les vedettes-mêmes du film. A l'heure où les prises de position des célébrités au sujet du conflit israélo-palestiniens peuvent être synonymes de black-listing immédiat (Melissa Barrera se voit éjectée de la saga Scream, dont elle est le premier rôle, pour avoir soutenu la Palestine, et rares sont les superstars, hormis Angelina Jolie, à prendre la parole), le fossé se creuse entre Rachel Zegler, qui partage ouvertement son soutien aux Palestiniens sur la Toile, et Gal Gadot, qui n'a jamais caché son statut de superstar israélienne à Hollywood.
"Face à cet énorme champ de tirs, auquel s’ajoutent des rumeurs de mésentente entre Rachel Zegler et l’actrice israélienne Gal Gadot sur fond de conflit Israël-Hamas, Disney a donc fait le choix d’empêcher toute promotion", observe Télérama, suggérant le cauchemar qu'a dû représenter, au fil des semaines, la médiatisation de plus en plus frileuse et hésitante de ce projet devenu sulfureux.
Tout un contexte géopolitique qui ferait presque oublier les plus minimes controverses émaillant la diffusion en ligne des premières images du film, comme ces débats sur... La coiffure de Blanche Neige.
C'est 20 Minutes qui s'en amuse : "Celle-là, personne ne l’avait vue venir. Dès le dévoilement des premières images de Rachel Zegler en Blanche-Neige, des commentaires par milliers ont critiqué la coiffure de l’actrice. Sa coupe courte, plus moderne que les cheveux noirs mi-longs de la Blanche-Neige d’origine, a été comparée à celle de Farquaad, le ridicule méchant de la saga Shrek"
De tout cela, émane effectivement une non-promo, aussi discrète que chaotique. "Le remake de Blanche-Neige approche comme une météorite de problèmes visant directement Disney. Le studio sort son parapluie… et serre les dents", cingle Ecran Large.
"Tout porte à croire que Mickey cherche surtout à limiter la critique, qui pourrait décourager les vaches à lait le « vrai public », et se protéger d’une potentielle polémique supplémentaire née au détour d’une question. Nul doute que les participants aux junkets (les courtes séries d’interviews accordées à la presse) seront d’ailleurs triés sur le volet. Pas certain que ça fonctionne complètement".