YouTube, réseaux sociaux, influenceurs... Ils ne sont pas si courants les romans français à s'attaquer à ces sujets pourtant contemporains à souhait. Les enfants sont rois est l'exception qui confirme la règle. Cette fiction de Delphine de Vigan (D'après une histoire vraie, Rien ne s'oppose à la nuit), relate l'enlèvement de la fille d'une "maman influenceuse" aux 5 millions d'abonnés sur YouTube - chaîne YouTube dont elle est la vedette.
Un pitch plutôt étonnant et diablement d'actu.
Car Les enfants sont rois aborde la sphère YouTube, une vie faite de stories et de vlogs, et, à travers elle, les dérives du virtuel, comme les questionnements que suscitent les familles d'influenceurs : ces parents qui filment incessamment leur quotidien et, par-là même, celui de leur fratrie. Et de leurs enfants.
Sujet touchy alors qu'une étude de l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique l'affirme : 1,1 % des parents français d'enfants de moins de 16 ans seraient "influenceurs".
Une réalité que dépeint Delphine de Vigan dans son roman riche et audacieux... qui va faire l'objet d'une adaptation sur Disney +. Etonnant.
C'est à l'occasion du festival international Séries Mania à Lille que ce projet d'adaptation a été annoncé. La diffusion se fera sur Disney+ mais le tournage aura bel et bien lieu dans l'Hexagone. "Il s'agit d'un thriller qui aborde le thème de l'intimité à l'époque des réseaux sociaux", a détaillé Pauline Dauvin, vice-présidente chargée des contenus originaux de Disney+ en France, relate BFM TV.
Par-delà le succès du roman d'origine, on comprend cet intérêt pour un tel sujet. En janvier dernier, le député Renaissance Bruno Studer avait exprimé son souhait de faire passer une loi visant à protéger le "droit à l'image" des plus jeunes en introduisant la notion de vie privée dans la définition de l'autorité parentale intégrée au Code Civil.
Un enjeu qui a déjà fait l'objet d'une proposition de loi sur les "enfants influenceurs de moins de seize ans" visant à empêcher leur exposition abusive. Et l'actu nous ramène régulièrement à cet enjeu. Exemple ? La garde à vue en février dernier de l'influenceuse rouennaise Poupette Kenza, soupçonnée de négligences sur ses enfants. Poupette Kenza a pour habitude de relater (très) régulièrement son quotidien ainsi que celui de ses enfants auprès de son million de followers... Ce qui aurait engendré beaucoup de réactions et d'hypothèses.
Le sujet des "parents influenceurs" n'a pas seulement été abordé sous la plume glaçante de Delphine de Vigan chez nous. Il a aussi fait l'objet de sketches piquants dans la comédie Selfie (2019), où c'est l'inénarrable Blanche Gardin qui incarnait une "maman influenceuse" avant tout férue de buzz - armée d'une ironie qui convient comme un gant à l'humoriste. En résultait un réjouissant jeu de massacre...
Qu'on retrouvera peut être dans cette prometteuse série Disney ?