Le 9 octobre 2012, alors qu'elle se rendait à l'école en bus scolaire dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan, Malala Yousafzai, 15 ans, est attaquée par les talibans. Reprochant à l'adolescente son engagement en faveur de la scolarisation des filles dans le pays, les terroristes lui tirent une balle dans la tête.
Bien que grièvement blessée, la jeune Malala survit à la tentative d'assassinat des talibans. Aujourd'hui, c'est depuis Londres, où elle est désormais scolarisée, qu'elle continue son inlassable combat pour l'éducation des jeunes filles au Pakistan.
C'est pour récompenser Malala de son courageux engagement que l'Université d'Harvard, dans le Massachussetts, l'a accueillie ce vendredi. La jeune fille a reçu, devant une assemblée d'étudiants et de professeurs, le Peter J. Gomes Humanitarian Award, qui récompense le combat humanitaire de personnalités, de la main du président de l'université, Drew Gilpin Faust.
Le président du comité du prix Nobel de la Paix, le Norvégien Thorbjorn Jagland, était aussi présent pour rendre hommage au combat mené par Malala. « Votre courage envoie un message fort aux femmes qui doivent se battre pour leurs droits, ce qui constitue une condition préalable à la paix », a-t-il déclaré.
Très émue, Malala Yousafzai a exprimé sa reconnaissance à l'université et est revenue, dans un poignant discours, sur les conditions de vie des jeunes filles de la région de la vallée de Swat, au Pakistan, qui se rendent chaque jour à l'école au péril de leur vie. Le nord-ouest du Pakistan est en effet largement contrôlé par les talibans, qui y ont fait sauter des dizaines d'écoles. « Ils ont cherché à décourager les filles d'aller à l'école en leur arrachant les stylos des mains, a raconté Malala. Pour que l'on ne sache pas qu'elles se rendent à l'école, les étudiantes doivent cacher leurs livres sous leur voile. »
« Les soi-disant talibans ont peur du pouvoir des femmes et ont peur du pouvoir de l'éducation », a-t-elle poursuivi, avant d'expliquer que peu de personnes sont informées des conditions dans lesquelles vivent les femmes dans sa région du Pakistan. « Bien que peu de personnes en parlent, le pouvoir de la paix et de l'éducation est très puissant », a-t-elle conclu.
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