Le mariage des couples de même sexe refait surface à chaque élection présidentielle, et 2012 n’échappe pas à la règle. Un groupe de 82 députés emmenés par Jean-Marc Nesme, député UMP de Saône-et-Loire, vient de rendre publique son opposition au mariage et à l’adoption par les homosexuels. Une « entente parlementaire » déjà initiée en 2006, avec la défense d’un « manifeste pour la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère ».
Parmi les signataires, Jean-Marc Nesme, Dominique de Legge, sénateur UMP d'Ille-et-Vilaine, Philippe Marini, président UMP de la commission des Finances, Christian Vanneste député UMP du Collectif de la Droite populaire, des députés de sensibilité chrétienne comme Françoise Hostalier ou Étienne Pinte, et des élus du Centre. Une liste qui devrait être complétée dans les jours à venir, d’après le communiqué de Jean-Marc Nesme.
Désaccords à droite
Le groupe revient à la charge suite aux déclarations de proches de l’Élysée, selon lesquels Nicolas Sarkozy serait en passe de réintroduire une union civile pour les homosexuels dans son programme électoral. En 2006, le président avait déjà évoqué la possibilité d’instaurer des cérémonies spécifiques en mairie pour les couples de même sexe, dans le cadre d’un « contrat d’union civique » qui leur garantirait des droits similaires aux couples mariés. Un échelon au-dessus du Pacs, mais pas encore un véritable « mariage civil ».
L’homoparentalité, la clé du débat
La véritable question qui fait débat au sein de la droite concerne la possibilité pour les homosexuels d’adopter ou de procréer et d’élever un enfant. Le groupe de députés prétend ainsi alerter contre une discrimination qui toucherait les enfants de couples gays ou lesbiens : « Prenons garde, sous prétexte de lutter contre une soi-disant discrimination entre adultes, d'en créer une, bien réelle, entre les enfants, entre ceux qui auraient le droit de grandir auprès d''un père et d'une mère et ceux qui ne le pourraient pas. »
« Il ne nous paraît pas conforme à l’intérêt de l’enfant de permettre que sa filiation ne soit pas basée sur l’altérité sexuelle des parents. Cela en effet l’exposerait à des difficultés d’identification et de structuration de sa personnalité comme le souligne la grande majorité des pédopsychiatres », souligne encore le manifeste.
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