C'est le masque dont tout le monde parle et que l'on s'arrache. Avec la vague du variant Omicron, particulièrement contagieux, les ventes de FFP2 sont en forte augmentation. Mais pourquoi un tel engouement ? Ce masque est-il vraiment plus efficace que nos classiques masques chirurgicaux ? La réponse est oui. Et les études le prouvent.
Plus couvrant (et donc réduisant les flux d'air), plus protecteur, le FFP2 filtrerait à 94% des particules de 0,6 micromètre (le masque chirurgical stoppe quant à lui des aérosols beaucoup plus gros- 3 micron). Par ailleurs, sa double filtration, à la fois vers l'intérieur et vers l'extérieur, permet de protéger les autres mais également la personne porteuse du masque, ce qui n'est pas le cas du masque chirurgical qui ne protège que l'entourage.
"La grosse différence entre le FFP2 et le chirurgical, c'est que le masque FFP2 est hermétique. Il ne laisse pas passer d'air", souligne Christian Curel, le président du syndicat des fabricants français de masques, à l'AFP.
Une étude éloquente a ainsi révélé l'efficacité du FFP2 avec une mise en situation. Si une personne ne porte pas de masque et que l'autre porte un masque chirurgical lors d'une discussion face à face dans un lieu clos, si la première personne est infectée, la seconde a 90 % de risques de l'être aussi. Si les deux personnes portent un masque chirurgical, le risque d'infection chute à 30 %. Et si les deux personnes portent un masque FFP2, le risque d'infection tombe à 0,4 %.
Autre avantage : le masque FFP2 serait efficace plus longtemps qu'un masque chirurgical (8 heures contre 4 heures pour le chirurgical). Rappelons que pour être parfaitement protecteur, le FFP2 doit répondre à la norme européenne NF EN 149 et porter la mention "CE".
Pour la médecin spécialiste de santé publique Hélène Rossinot interrogée par France Inter, le port du FFP2 est particulièrement recommandé "dans les lieux ou l'aération est la plus difficile : donc clairement dans les transports en commun, les magasins, les écoles, l'hôpital et les entreprises, tous les endroits où il est difficile d'avoir une aération très régulière, plusieurs fois par heure".
Le seul bémol de ce super masque ? Il coûte entre 40 et 60 centimes, soit presque six fois plus cher qu'un masque chirurgical. Afin de le rendre plus accessible, la chaîne Intermarché vient d'annoncer qu'elle vendrait une boîte de 20 masques FFP2 à 4,52 euros (soit 23 centimes le masque).
Si le Conseil scientifique avait recommandé dans son avis du 8 décembre le port du FFP2 aux "personnes les plus fragiles ou non vaccinées dès que cela est possible", le gouvernement n'a pas (encore) tranché sur son extension à toute la population.
Le FFP2 est pourtant en train de s'étendre à toute l'Europe. L'Autriche l'a déjà imposé dans les commerces, en entreprise, dans les transports ou les pharmacies. En Italie, il sera obligatoire pour se rendre au cinéma, au théâtre, aux événements sportifs ou dans les transports publics. La Grèce a également rendu obligatoire dès ce début janvier le port du masque FFP2 (ou de deux masques chirurgicaux portés l'un sur l'autre) dans les supermarchés et les transports en commun. La Lettonie pourrait suivre.