« Faites un effort ! Mettez-vous cela dans le crâne ! Ou sinon, mieux vaut arrêter notre entretien tout de suite. Je n’ai plus l’âge de répéter quinze fois les mêmes choses. Vous me rebattez les oreilles avec les autres chefs. Depuis une heure, vous me les citez tous comme si je ne les connaissais pas : sachez que je les connais, je les connais cent fois mieux que vous, ils ont dirigé à deux mètres de mon pupitre, je les observais de biais. Je leur devais obéissance. Oui, je veux bien, ils ont un petit talent, ils savent faire. Mais lui seul avait du génie ». Nikolaus est un ancien violoniste de l'orchestre de Stuttgart. Au cours d’une rencontre avec un journaliste français, pas franchement rompu à la musique classique, il raconte avec passion sa relation musicale et amicale avec le plus grand chef d’orchestre de l’époque moderne Carlos Kleiber. Un génie aussi perfectionniste qu’imprévisible, angoissé, surprenant, drôle et acharné au travail qui pouvait faire répéter la même mesure pendant des heures à ses musiciens mais multipliait les annulations de concerts.
Bruno Le Maire signe cette « conversation » mi-biographie mi-roman sur Kleber non sans y glisser quelques comparaisons avec son autre marotte, la politique, qu’il oppose ou rapproche tour à tour de la musique.
Voir la vidéo Bruno Le Maire : Musique et politique
« Musique absolue : Une répétition avec Carlos Kleiber » de Bruno Le Maire, Éditions Gallimard
Découvrez également tous les conseils de lecture de notre partenaire MyBOOX et la sélection de la rédaction de Terrafemina dans notre dossier spécial Rentrée littéraire 2012.
Crédit photo : brunolemaire.fr
"Le monde était à nous" de Closets : quand Sartre a refusé le Nobel - vidéo
Rentrée littéraire 2012 : Stéphane Zagdanski, « Chaos brûlant » - vidéo
"Dans le harem de Kadhafi", l'enquête fascinante d'Annick Cojean - vidéo
Florian Zeller : "J’ai bêtement sauté l’étape de la jouissance" - vidéo