« Je ne me lance pas dans la course à l'élection pour la présidence de l'UMP », a déclaré Xavier Bertrand sur Europe 1 dimanche 16 septembre. L'ancien secrétaire national du parti a ainsi mis fin au suspense qu’il entretenait autour de sa potentielle candidature, non pas pour une question de manque de parrainages – il est venu dans le studio de la radio avec ses « quelque 8200 » signatures – mais bel et bien parce qu’il se réserve pour une autre échéance. C’est en effet sans complexe aucun que l’ancien ministre du Travail et maire de St-Quentin dans l’Aisne a affiché ses ambitions : « je serai candidat à la primaire pour l'élection présidentielle de 2017 », a-t-il annoncé, assurant qu’il s’agit d’un choix de « cohérence et de transparence ». « Je ne veux pas confondre les élections », a-t-il souligné, rappelant que « celui qui sera élu à la présidence de l'UMP ne sera en rien le candidat naturel à la primaire de 2016 pour l'élection présidentielle ».
Ce qui l’a poussé à cette décision, ce sont également les demandes des adhérents qu’il a rencontrés tout l’été et qui lui martelaient : « s'il vous plaît, ne rajoutez pas à la division ! ». Xavier Bertrand se pose donc en rassembleur face à Jean-François Copé et à François Fillon et ne s’est –pour l’heure- rallié à aucun des candidats à la tête du parti. À deux jours du dépôt officiel des candidatures, alors que Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire ne sont pas sûrs de réunir le nombre suffisant de parrainages, M. Bertrand se prononcera dès qu'il « y verra clair sur les projets politiques » et en attendant en profite pour dénoncer « le choc des personnalités, les petites phrases, les escarmouches ».
L’annonce précoce de sa candidature a immédiatement soulevé les réactions. Alain Juppé ne s’est pas fait prier pour se moquer de Xavier Bertrand. Interrogé par i>Télé, le maire de Bordeaux a assuré que cette candidature le faisait « plutôt sourire », ajoutant : « décidément, les hommes politiques ne changeront jamais et leur impatience fait sourire dans la situation qui est celle du pays ». Lui qui pensait qu’en lançant l'idée de primaire ouverte en 2016, « ça allait calmer le jeu et qu'on allait se consacrer à ce qui fait l'actualité : une opposition à la fois pugnace et intelligente », « voilà qu'on se met déjà dans les starting-blocks pour 2017 », a-t-il commenté. Sur Twitter aussi, les internautes ont réagi avec ironie à l’annonce de Xavier Bertrand. « Xavier Bertrand veut être président en #2017 ! #MégaLol Heureusement qu'on va tous mourir le 21 décembre ! #OUF » plaisante @Ornikkar, tandis que @bousquetg commente : « Xavier Bertrand se plae donc pour la primaire 2016... Bon moi je tiens à dire que c'est pour la primaire 2036 que je me place... #UMP ».
Crédit photo : AFP
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