Nathalie Kosciusko-Morizet : Depuis quelques mois, je reçois beaucoup de courriers et de sollicitations dans les fédérations provenant de personnes qui ont envie de travailler à la reconstruction de la droite. J’ai ressenti à un moment donné le besoin de structurer toutes ces demandes afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent d’enclencher le mouvement. « La France droite », le mouvement que je lance, est justement une structure d’accueil de toutes les personnes qui veulent travailler à la refondation de la droite pour proposer une alternative aux Français. Cela s’inscrit dans le contexte particulier du début des échéances de l’automne, où l’UMP se choisira un nouveau président.
N.K-M. : Je veux déjà porter des propositions concrètes quant à l’organisation du mouvement. Je prône un parti plus décentralisé : l’UMP s’est construite en vue d’échéances présidentielles, et c’était une bonne chose, mais désormais, les prochaines échéances sont les élections municipales de 2014 et nous avons besoin de nous organiser autrement. Je souhaite entre autres que cela passe par le recrutement de nouveaux profils et par leur formation, notamment de femmes. A ceux qui disent que les femmes ne s’investissent pas en politique, je veux faire la démonstration du contraire.
Je demande également à ce que l’UMP ait une position de clarté par rapport au Front National : il est clair pour moi qu’il n’y aura pas d’alliance avec le FN. Je suis la preuve vivante politiquement que l’on peut battre la gauche sans s’associer à l'extrême droite. On peut faire autrement, sans concession avec le PS ni compromission avec le FN.
Je souhaite porter les valeurs de la droite, le travail, l’autorité, la responsabilité, mais aussi mettre en avant une droite réformiste, je laisse le conservatisme à la gauche, qui l'illustre en tous points.
N.K-M. : Je suis en train de travailler sur plusieurs propositions, que je présenterai dès la fin de l’été. Je souhaiterais avant tout parler de souveraineté, et notamment de souveraineté financière : cela passe d'abord par la réduction des déficits publics pour diminuer notre dette, mais aussi une politique de souscription nationale de celle-ci, qui est aujourd’hui détenue aux 2/3 par des investisseurs étrangers. Je souhaite également que soient privilégiés la croissance et l’investissement et non la rente. Je voudrais que nos dispositifs soient orientés vers l’investissement, faire en sorte que l’argent reste en France et soit investi dans l’économie vive, dans les jeunes entreprises.
N.K-M. : Aujourd’hui, en faisant le tour des fédérations, je vois surtout que les militants ne sont pas intéressés par ces affrontements et sont inquiets des déchirements qu’ils peuvent causer dans le parti. C’est principalement pour cette raison que je trouve intéressante la proposition d’apaisement prônée par Alain Juppé, de composer une équipe sans candidat éventuel à la primaire de 2016 pour l’élection présidentielle de 2017. Il y aura bien une primaire, mais l’heure n’est pas à la désignation du candidat pour 2017. Reste que pour l’instant cette idée n’a pas beaucoup d’écho : si elle ne prospère pas, je serai tentée de défendre mes idées dans l'élection pour la présidence de l'UMP.
N.K-M. : Un certain nombre de personnes dans mon entourage me soutiennent et suggèrent d’ores et déjà de me lancer dans le recueil de parrainages nécessaires à une candidature. Une démarche que je vais entamer dès la fin du mois de juillet.
N.K-M. : Je vois Nicolas Sarkozy très régulièrement. Mais il a choisi d’être en retrait de la vie politique, décision que je respecte, et je ne me permettrais pas de m’exprimer à sa place sur ce sujet.
*Selon les modalités définies par la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP, les candidats souhaitant se présenter devront avoir réuni le parrainage d'au moins 3% des adhérents à jour de cotisation au 30 juin 2012 au plus tard, soit au moins 7.924 parrains répartis sur au moins 10 fédérations différentes.
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