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"C'est qui cette meuf ?", "c'est éclaté" : ce festival de musique programme une (seule) rappeuse et les machos se défoulent
Publié le 11 mars 2025 à 13:30
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Le sexisme dans le rap, ce n'est pas juste une question de musique, c'est aussi, parfois, une question de public. Alors qu'on pensait la question révolue à l'époque des mégasuccès de Shay et Aya Nakamura, un festival fait rugir les machos en annonçant sa programmation...
"C'est qui cette meuf ?", "c'est éclaté" : ce festival de musique programme une (seule) rappeuse et les machos se défoulent
"C'est qui cette meuf ?", "c'est éclaté" : ce festival de musique programme une rappeuse et les machos se défoulent Shay, Chilla, Lala &ce, Meryl, Le Juiice, Mademoiselle Lou, aujourd'hui - pour n'en citer que quelques unes. Les rappeuses francophones existent, cartonnent, quand elles ne donnent pas des leçons au paysage rap hexagonal dans sa globalité - le très impressionnant concert de Shay au Zénith, spectaculaire réussite à retrouver intégralité sur Arte actuellement. Mais cela semble faire crier les machos. Lesquels, jamais à court de fragilité masculine, sont venus protester contre la programmation de la référence festivalière du rap en France, Les Ardentes. Une "progra" qui a fait réagir via l'annonce... D'une rappeuse, Sevdaliza. Les réactions sont déplorables... "Vous voulez ramener tout TikTok ?", "C'est claqué", "Elle a fait qu'un son cette meuf", "C'est qui ça ?". A l'inverse, des voix féministes s'exclament : "Ah, vous avez enfin décidé de programmer une femme ?".
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Kelly Arcana, Casey, Diams, hier.

Shay, Chilla, Lala &ce, Meryl, Le Juiice, Mademoiselle Lou, aujourd'hui - pour n'en citer que quelques unes. Les rappeuses francophones existent, cartonnent, quand elles ne donnent pas des leçons au paysage rap hexagonal dans sa globalité - le très impressionnant concert de Shay au Zénith, spectaculaire réussite à retrouver intégralité sur Arte.

Mais cela semble faire crier les machos. Lesquels, jamais à court de fragilité masculine, sont venus protester contre la programmation de la référence festivalière du rap en France, Les Ardentes. Une "progra" qui a fait réagir via l'annonce... D'une rappeuse, Sevdaliza, artiste iranienne-néerlandaise invoquant hip hop et pop. 

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Les réactions sont déplorables...

"Les meufs n'y connaissent rien !" : du public des Ardentes à Nouvelle école, le sexisme encore redoutable dans le rap ?

Les haters sont de sortie.

Et non sans sexisme, ils s'exclament, sur la page Insta des Ardentes, l'espace d'une publication likée près de 9 000 fois en trois jours seulement : "Vous voulez ramener tout TikTok ?", "C'est claqué", "Elle a fait qu'un son cette meuf", "C'est qui ça ?". 

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A l'inverse, des voix féministes protestent : "Ah, vous avez enfin décidé de programmer une femme ?", "Vous voulez une médaille ?", "ENFIN UNE FEMME". Il faut dire que la parité n'est pas exceptionnelle quand l'annonce de Sevdaliza détonne complètement entre deux apparitions de Damso, Hamza, Gazo ou Bushi. 

Mais ce n'est pas tout...

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Ces réactions font-elles écho à un climat plus global ?

On s'interroge. Car récemment a été annoncée une future saison de Nouvelle Ecole, l'émission musicale à succès de Netflix. Au sein du jury, on retrouve naturellement les stars du game, SCH et SDM. Mais ni Shay, ni Aya Nakamura. En fait, aucune personnalité féminine régulière, destinée à revenir dans chaque épisode pour prodiguer ses conseils, à l'instar de ses homologues masculins. 

Et sur les réseaux sociaux, les "mascus" s'excitent : "Les meufs n'y connaissent rien au rap", "Pas de femme, c'est carré", "Voilà, enfin, pas de meuf qui sert à rien". 

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Le compte Instagram Adelphité France le déplore, et tacle : "Déjà dans la saison 2 de Nouvelle école, Shay n'a jamais cessé de devoir prouver sa légitimé, bien plus questionnée que celle de ses homologues masculins. Et Aya Nakamura elle-même soit l'une des artistes les plus influentes à l'international, a vu sa légitimité remise en question, accusée de ne pas réellement comprendre les 'bousillés' du rap". 

Un public pas si progressiste, donc. Euphémisme.

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