1964. Jean-Paul Sartre vient de publier « Les Mots » et – une fois n’est pas coutume – les critiques sont unanimes et crient au chef-d’œuvre. Le verdict ne tarde pas à tomber : le prix Nobel de littérature lui est attribué. François de Closets est alors jeune journaliste à l’Agence France Presse. C’est lui qui trouvera l’écrivain dans une brasserie de Montparnasse, qui recueillera son célèbre « je le refuse » et l’annoncera à la France entière.
Ce souvenir et bien d’autres couvrent les pages de « Le monde était à nous » (Éd. Fayard), une « enquête » pendant laquelle le journaliste revient sur sa propre histoire, celle d’un self-made boy qui, après une enfance grise, débarque seul à Paris, intègre un journal, entre à la télévision, écrit des livres jusqu’à voir son nom dans le journal. Il y décrit la France des années 1950-1960 où l’on se « trouvait » en errant, où, sans savoir on l’on allait, « il suffisait de saisir les opportunités pour y parvenir ». Pour sa part, ça sera « la vie de bohème sans projet », celle d’un « étudiant par intermittence, mais surtout apprenti comédien, clown, romancier... ».
En revenant sur cette époque qui permettait les parcours atypiques, François de Closets s’interroge, désolé, « Pourquoi celle d'aujourd'hui ne donne-t-elle plus à la jeunesse le droit à l'errance ? ».
Découvrez la vidéo « Le jour où Sartre refusa le prix » de François de Closets
« Le monde était à nous » de François de Closets, Éditions Fayard.
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