La rentrée littéraire devenait presque ennuyeuse. Il est là, le bad buzz qui va pimenter les conversations : d’après une information de lepoint.fr, l’auteur de romans policiers britannique Roger Jon Ellory a été pris en flagrant délit d’imposture sur le site marchand Amazon. Sous le pseudonyme « Nicodemus Jones » ou « Jelly Bean », l’écrivain s’auto-congratulait tranquillement, tandis que les titres de ses confrères récoltaient des critiques acerbes.
L’un de ses romans traduits en français, « A Quiet Belief in Angels » (« Seul le silence »), est ainsi qualifié de « chef d’œuvre des temps modernes », tandis que le dénommé Bean évoque « l’un des livres les plus émouvants que j’ai eu l’occasion de lire ». En revanche, l’auteur écossais Stuart McBride écrit des « polars vieux jeu », « c’est le deuxième livre de cet auteur que je lis, et, pour vous dire la vérité, ça ne m’intéresse vraiment plus », lit-on dans ses commentaires.
Monnaie courante
C’est le romancier Jeremy Duns qui a découvert le petit manège de l’auteur et l’a révélé sur Twitter. Rappelant au passage que ce genre de coup de pouce facile et sans risque était devenu monnaie courante chez les auteurs. La Crime’s Writers Association, cercle de quelque 600 écrivains de polars parmi les plus prestigieux dont Ellory fait partie, dénonce une pratique « injuste pour les auteurs et les lecteurs », qui relance la polémique sur l’anonymat du web. En effet, si les libraires en ligne et les sites de e-commerce en général veulent continuer à profiter de la manne communautaire, il faudra sans doute établir plus franchement la confiance dans les commentaires et les avis partagés. La Crime’s Writers Association réfléchirait à une solution pour identifier les internautes sur Amazon via leur compte Facebook, afin de réduire le nombre de faussaires.
Penaud, J.R. Ellory a présenté ses excuses dans le Daily Telegraph. Le même quotidien britannique rebondit sur l’affaire et se demande si cette histoire n’est que la partie immergée de l’iceberg…
Source : lepoint.fr
Crédit photo : guardian.co.uk
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